Il apparaissait évident que certains trafiquants échapperaient à l'incarcération et respireraient l'air de la liberté en poursuivant leur commerce de substances dangereuses. Nul ne saura identifier ces individus, car ils agissent de concert avec les parias de la drogue. Ils ne portent pas les noms d'Abass, Diop, Maatalla, Diarra ou Bilal, ni ceux d'autres démunis dont la couleur de peau semble mériter l'emprisonnement. Ces privilégiés de la justice n'ont probablement jamais connu les barreaux dès le premier jour. Ces hommes dangereux continueront leurs funestes missions de contrefaçon de produits nocifs, comme ils aiment à le dire. Entre produits dangereux et drogues dures, la frontière est ténue.

Si l'affaire avait concerné les enfants des quartiers périphériques, les tam-tams n'auraient cessé de résonner, un vacarme assourdissant aurait envahi nos demeures, et tous les qualificatifs péjoratifs leur auraient été adressés. Mais il s'agit ici de fils à la poudre blanche, de voyous, de bandits redoutables protégés par la corruption. Que le festival de la drogue se poursuive donc, l'argent de la drogue exhale un parfum enivrant et serait considéré comme halal, jamais haram.