12-12-2014 06:00 - Religion : Le Magal de Touba, une fête religieuse qui se pèse.

C’est aujourd’hui 18 Safar que la communauté mouride célèbre le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba MBacké. Accusé par le colonisateur de mener une guerre sainte, le cheikh n’a pas nié les faits.
Avec quelle logistique ? « Avec ma plume au service du créateur, si louer Dieu et son envoyé (PSL) constitue un délit, alors, je suis votre prisonnier ». C’est sur cet argument qu’il fut déporté en 1895 pour sept ans au Gabon (avant de l’être de nouveau en Mauritanie pour quatre ans).
Le mouridisme qui est une « organisation soufie », légué par le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba, s’est métamorphosé depuis en « fait social total ». En modèle de développement religieux, social et économique. Dés son retour d’exil, Cheikh Ahmadou Bamba a senti la nécessité de rendre grâce à Dieu.
Il reste convaincu que les multiples péripéties auxquelles, il s’est confronté pour s’en sortir indemne ne sont que l’œuvre du Seigneur. Il a exhorté ses disciples à suivre ses pas et à choisir ce jour du « 18 safar » pour rendre grâce à Dieu. Voila qui constitue le fondement du Magal.
Le point culminant d’une mission divine, doit-on dire. Les théologiens sont tous unanimes que quand le Cheikh partait en exil, il était plus ou moins démuni.
C’est à son retour que Dieu lui a accordé sa grâce et lui a ouvert toutes les portes. Une récompense divine qui va toujours plus grande et toutes les actions entreprises par le colon de nature à le séparer de Dieu et de sa communauté son restées vaines.
Au lieu de s’en prendre à ce dernier qui a tenté de lui faire subir toutes sortes de maltraitances, le fondateur du mouridisme a invité ses disciples à un retour vers Dieu.
Les historiens sont d’avis que « si le Cheikh n’avait instauré le Magal en précisant son sens, les mourides pourraient être tentés par le désir de commémorer l’anniversaire de l’exil par des actes de vengeance », fort heureusement, à la place des complaintes et des rancunes envers le colonisateur, les talibés mourides s’adonnent plutôt à des actes à la fois culturels et d’adoration faits en communion durant le Magal de Touba :
Lecteur du Saint Coran, Zikr, rappels des valeurs islamiques, renforcement des liens sociaux, esprit de partage entre autres.
Les éléments de bases du mouridisme restent, le travail décent, le sens du partage, la solidarité, le pardon, la tolérance et l’humilité. Aujourd’hui dans la ville religieuse, plus de 3 millions de pèlerins auront chacun un toit et une restauration gratuite durant tout leur séjour à Touba. L’impact économique du magal est immense.
ADN