08-11-2014 14:51 - Religion : Le salaire des imams en question. Cas du deuxième imam de Nouakchott.
Si les hommes naissent libres, ils ne sont pas égaux en traitement. Les statuts et les fonctions influent beaucoup sur le sort qui leur est réservé. Le constat est là avec le cas de nos salariés d’imams.
La paye de ces hommes de Dieu octroyée par l’Etat remonterait certainement de très longtemps, ces barbus bénéficient tous d’un compte bancaire et rien de la liste de la quarantaine d’entre eux en possession de Cridem, absorbe la bagatelle de 15 millions. Mais tous les imams ne sont pas logés à même enseigne, certains d’entre eux ne vont pas à la soupe alimentaire étatique.
C’est le cas de Thierno Daouda Bâ, de la mosquée des ilots L, qui n’est autre que le deuxième imam de la ville de Nouakchott. L’homme qui fait office d’imam depuis 1964, après la construction de la seconde mosquée octroyée par l’Etat mauritanien au Chérif, Cheikh Tidiane Aïdara en 1962, est lui sevré de cette générosité étatique. A quelle fin ? Allez savoir.
Interrogé sur la question, il nous a lancé à la figure, le verset 44 de la sourate 40 du saint Coran : « Et je remets mon sort à Dieu, Dieu est clairvoyant sur ses serviteurs ». Visiblement, il ne semble affecté par cette injustice que rien ne justifie, depuis 50 ans il a dirigé la seconde mosquée de notre capitale, au temps ou plusieurs imams salariés aujourd’hui, en étaient eux loin.
Pour avoir le statut et le privilège de bénéficier d’un bulletin de paye, au niveau du Ministère des Affaires Islamiques, entre autres exigences, « obligation d’une ample compréhension des préceptes religieux et une prédisposition du respect des institutions de la Sharia ».
Si quelqu’un a réservé une place bien conservée à la sainte religion l’islam, dans des moments où les mauritaniens de la capitale n’étaient pour la majeure partie que des fonctionnaires, c’est bien cet homme.
Avec Chérif Cheikh Ahmed Tidiane Aïdara, ils ont toujours étaient au service de celui qui est « le plus distingué parmi les distingués » et ils ne sont pas prêts à céder à cette prérogative pour un pécule fût-il de 100.000 ouguiyas voire plus.
Nos imams sont payés et bien aussi, le sont-ils tous ? Les résultats de notre enquête n’ont pas permis d’en savoir plus, sauf que sur les deux listes que Cridem a en sa possession ne comportent qu’un seul imam qui n’est pas maure, nous n’affirmons pas que certains imams noirs, ne participent pas aux largesses gouvernementales, bien au contraire et c’est à leur niveau que Thierno Daouda, méritait le soutien et l’appui.
Il aurait été normal, louable et réconfortant de leur part de se lever avec (les autres imams), pour la défense de cet homme qui, après feu Boudah Ould Bouseyri, reste et demeure le deuxième imam, toléré et accepté comme tel. Mais là où le bât blesse, c’est le distinguo fait entre des hommes de Dieu dans un pays qui se dit musulman à cent pour cent.
Ce fait regrettable n’est pas nouveau en Mauritanie, ou des noirs par avidité, ferment encore les yeux sur le sort de leurs frères de race. Ne serait-il pas temps pour eux aujourd’hui, d’avoir un peu de fierté et de réclamer de traiter les mauritaniens sur le même pied d’égalité ? N’est-ce pas que « les hommes naissent libres et égaux » ?
ADN