03-10-2014 15:30 - Toile de fond. Chronique. : Claude ! Une semaine déjà .

C’est un hommage unanime que t’a rendu la presse mauritanienne, il ne pouvait en être autrement. Tu l’as mérité. Tous ces confrères ont reconnu ton apport pour la mise sur pied d’une structure médiatique du développement de ces derniers en Mauritanie. Depuis toujours tu étais sur la brèche.
Debout sur des braises ardentes, pour braver tous les dangers et déjouer les nombreux traquenards dressés sur ton chemin. Tu faisais face, avec énorme courage à tous ces censeurs officiels qui avaient juré d’avoir ta peau.
Tu as toujours su résister en puisant au fond de toi-même les moyens de construire un espace de liberté et d’expression pour ton peuple, un pari considéré à cette époque comme un suicide, au sens réel du terme dans cette Mauritanie qui t’a adopté et accepté comme musulman.
Nourou- dine, « Lumière divine», quel beau prénom ! Pour la conduite d’une mission aussi délicate que celle de construire un espace médiatique continental tous ont découvert que celui qui occupait le présidium était bien à sa place.
En matière de toile, professionnellement, tu en avais à revendre. La tête pleine d’idées et le cœur gonflé à bloc, pour aborder le même labeur de Sisyphe avec toujours le même rêve et la même ambition : bâtir un modèle économique et un espace politico-juridique favorables à l’émergence d’une entreprise de presse continentale solide et durable.
Face aux paroles lénifiantes des courtisans officiels du pouvoir, tu as su dresser Cridem, devenu un rempart de liberté et de dignité, en donnant la parole à tout le monde dans le seul but d’ouvrir des brèches précieuses dans des murailles de silence. Lesquelles brèches sont devenues -fort heureusement- des boulevards de liberté pour les journalistes.
Tu as surpris par la mort tout le monde, et on éprouve une profonde tristesse de te voir mettre un terme à une longue et enrichissante page de ta vie. Cridem et toi vous vous étiez développés pour arriver à maturité ensemble.
Le site est devenu adulte ; il constituait une vitrine consultée, un observateur attentif de l’actualité, un dépositaire de l’histoire locale, un consommateur occasionnel des questions politiques et sociales. Pour les jeunes de la toile, Cridem a prouvé qu’avec une obstination aveugle on peut bâtir quelque chose en partant de zéro.
Une semaine après ta disparition, je te consacre cette chronique que je t’avais proposée et que tu as acceptée dans sa globalité. C’était le plus important, une toile pour te restituer ton rang dans notre métier et pour laisser à jamais ta place incontestable de leader parmi nous.
Webmaster, toi qui vois et entend de là où tu es, je me suis dirigé vers mon bureau, J’ai pris mon stylo et j’ai fixé longuement la feuille blanche posée devant moi. Enfin, avec des gestes lents, étreint par une douleur atroce, j’ai entrepris de te rédiger cette notice nécrologique.
ADN