15-08-2014 10:12 - Culture et religion : Dixième Ziarra de Sarsara. Le flambeau toujours haut [PhotoReportage]

Culture et religion : Dixième Ziarra de Sarsara. Le flambeau toujours haut [PhotoReportage]

La communauté mouride du Sénégal est depuis quelques jours dans le pays pour célébrer avec celle la Mauritanie, la dixième ziarra de Sarsara, prés de Boutilimit ou le fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba a séjourné quatre années en détention auprès de Cheikh Sidiya Baba.

C’est le deuxième exil du saint homme après celui du Gabon qui est ainsi célébré. C’est dans cette communauté mouride qui est l’une des plus organisée du monde musulman en Afrique de l’Ouest que Cheikh Bamba a érigé le travail au rang de dogme par une célèbre citation ; « travaille comme si tu ne devais jamais mourir, et prie Dieu comme si tu devais mourir demain ».

Sa descendance continue de nos jours son œuvre, en aidant à manifester son souci de maintenir en équilibre leurs relations sociales avec tous ceux qui à un moment donné ont eu à croiser le Cheikh.

C’est dans ce cadre qu’il faut voir la dixième édition de la ziarra de Sarsara. Une manifestation entamée depuis le 1er du mois au musée national avec une exposition sur la vie et l’œuvre du saint homme (voir photos) et qui se poursuit aujourd’hui dans le Trarza pour se clôturer le 16 prochain.

Une visite guidée au musée national donne une idée de la dimension religieuse de l’homme avec des témoignages de grandes sommités du monde musulman mauritanien à l’image de feu Cheikh Sidiya Baaba qui aurait intervenu auprès du colonisateur après le retour du Gabon de Bamba qu’on voulait extrader à Madagascar avec un autre exilé, le roi Mohamed V du Maroc.

« Pourquoi voulez vous exiler des musulmans dans des lieux où leur religion est méconnue ?». C’est inquiété Cheikh Sidiya.

C’est ainsi que Ahmadou Bamba pris la direction de la Mauritanie de 1903 à 1907. Son aura ne passa inaperçue auprès des sommités religieuses de ce pays. En effet leurs écrits qui sont exposés sur de nombreuses feuilles qui en témoignent.

Le colonisateur aussi n’est pas en reste, après avoir écrasé la royauté et l’aristocratie, le colon a reconnu qu’il affronte désormais une autre résistance, pas armée comme celle d’El Hadj Omar Al foutiyou Tall, de Lat-Dior où de Maba Djiakhou Bâ, mais celle de non violence, celle de la libre expression religieuse.

Une forme de lutte qui ne manqua pas de soulever bien des inquiétudes comme le mentionne le procès verbal de la réunion du jeudi 5 septembre 1895 sur convocation du gouverneur Mouttet.

Ahmadou Bamba face à ces adversaires à reconnu qu’il n’était armé que par sa foi en Dieu et de sa plume pour faire ses louanges « et celles de celui dont je suis le fidèle serviteur, à savoir le prophète Mohamed paix et salut sur lui ».

Le guide mouride se verra embarquer le 21 septembre 1895 sur le bateau Ville de Pernambouc, (du non d’une ville brésilienne) au Gabon pour sept ans. Un autre résistant et non des moindres sera lui aussi exilé dans ce pays, il s’agit de Samory Touré qui va y rester avec son lieutenant Morifidian Diabaté.

Bamba est revenu comme il l’avait promis à ses talibés après l’échec colonial de lui faire courber l’échine pour se retrouver en Mauritanie ou son profil de soufi le prédisposait déjà à une meilleure intégration dans le milieu des tenants de l’orthodoxie. Avec eux il va continuer son combat spirituel toujours avec sa plume.

Ceux sont les descendants de ce saint homme, qui reprennent le même chemin que lui avec une gestion collégiale. 

ADN

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