Tariouvete - Une frange importante de la population mauritanienne marche demain (29 avril) pour réclamer plus de droits politiques, économiques et sociaux. Cette marche qui intervient au milieu d'une crise entre nos principaux acteurs politiques a été autorisée par les autorités administratives concernées. Les organisateurs de la marche ont invité tous les mauritaniens à y participer ce qui dénote de leurs bonnes intentions et coupe court à certaines rumeurs.

Si tout mauritanien épris de paix et de justice ne peut que louer la justesse de la cause, il y a lieu quand même de s’intéresser à ceux qui y participeront pour moult raisons :

- Les organisateurs : Le noyau dur des organisateurs comprend des personnalités ayant toujours milité pour la cause et ayant affûté leurs armes dans le cadre légal de la société civile pour certains. On y trouve entre autres des syndicalistes et des activistes des droits de l'homme ainsi que des cadres, des élus et des intellectuels.

Parmi ceux-ci on trouve Samory Ould Bye, président d'une centrale syndicale et Oubeid Ould Imigine, journaliste-écrivain qui fut le porte-parole et l'un des principaux membres de l'IRA avant de la quitter pour non-conformité avec ses objectifs. Ould Imigine a goûte à la prison pour son appartenance à l'IRA.

- Les partis de l'opposition radicale : les principaux partis de l'opposition, notamment le RFD, l'UFP et Tawassoul ont demandé à leurs militants de participer activement à la marche. Ces partis ont souvent essayé de faire bouger la rue mais en vain. En participant à cet événement ils tenteront sans nul doute de provoquer des débordements. La doctrine du moi ou le chaos semble bien encrée chez certains, Ainsi on adopte et on adapte tout ce qui peut toucher le pouvoir. Une alliance avec le diable ne serait pas à exclure.

- L'aile de la communauté hostile à la marche : Pour des raisons de leadership des membres de cette communauté peuvent pousser au désordre pour discréditer les organisateurs de la marche les empêchant ainsi d'apparaître comme des interlocuteurs crédibles aux yeux du pouvoir et de l'opinion publique. en cela ils se retrouvent avec l'opposition radicale.

- Les atomes libres : il s'agit de tous ceux qui, n'agissant pas dans un cadre organisationnel, s'inviteront à la marche. Ce sont des gens imprévisibles qui suivent leurs instincts et profitent des circonstances pour commettre des larcins ou pour vandaliser. Ce groupe est de toutes les marches et meetings qui lui offrent un terreau fertile pour ses actes répréhensibles.

- Le public : dans cette catégorie on peut placer les gens de bonne foi, les curieux et tous ceux qui grossiront la marche quand elle passera à proximité d'eux. Ajouté à cela les gens qui descendent de leur boulot, seize heures étant une heure de pointe chez nous.

A la lumière de cela il apparaît que les organisateurs et les autorités administratives et sécuritaires auront du pain sur la planche demain. Les premiers devront encadrer et canaliser les marcheurs qu'ils ont convié pour empêcher tout heurt ou débordement. Les seconds devront sécuriser la marche et protéger les personnes et les biens.

Vaste programme en perspective. Dans tous les cas il serait utile que ceux qui réclameraient des droits présentent des doléances quantifiables qui puissent être étudiées sinon on continue à naviguer dans le flou. Réclamer est un droit et c'est bien mais connaitre ce qui est réclamé c'est encore mieux.

Publié par sidi Mohamed