14-11-2013 12:49 - Aujourd'hui, c'est Achoura: Origines et commémorations

Aujourd'hui, c'est Achoura: Origines et commémorations

Aujourd’hui, c’est Achoura! Cette fête, juive à l'origine, correspond au dixième jour du mois de Muharram, le premier mois de l’année musulmane. L’évènement est l'occasion de deux jours de jeûne, recommandés et non obligatoires, dans le monde musulman.

Origine d'Achoura

Le prophète Mohammed, voyant les juifs observer un jour de jeûne à l’occasion de Yom Kippour, leur en demanda la signification. Ils répondirent qu’ils commémoraient la sortie d’Egypte du peuple d’Israël conduit par Moïse.

Pour s'inscrire dans la tradition de ce dernier, le prophète recommanda aux musulmans de jeûner. Afin d’éviter toute confusion entre fêtes musulmane et juive, il leur conseilla d’étendre le jeûne sur deux jours.

Achoura a des significations bien différentes pour les deux grands courants de l’Islam, le sunnisme et le chiisme. Pour les sunnites, elle marque le début de festivités. Pour les chiites au contraire, c’est une journée de deuil commémorant la mort de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mohammed et fils d’Ali Ibn Abi Talib. Selon la tradition, Hussein fut décapité et son corps mutilé, ce que des fidèles chiites commémorent chaque année par des actes d'auto-flagellation, parfois jusqu'au sang.

Célébrations d’Achoura dans le monde

Achoura est aussi synonyme de "zakat" pour aider les plus démunis, et de nombreux de musulmans profitent de l’occasion pour s'acquitter de l’aumône. Avec le temps, des traditions populaires et des pratiques culturelles sont venues se greffer à l'aspect religieux.

Au Maroc, Achoura est la fête de l'enfance par excellence. Un mythe accompagne les festivités: c’est celui de Baba Achour, le "Père Noël marocain". C'est à cette période de l’année que les jouets se vendent le plus. Le lendemain, les enfants ont l'autorisation d'asperger les passants à coups de pistolets à eau, une pratique communément appelée "Zem-Zem" en référence au puits du même nom à La Mecque. Côté gastronomie, le repas principal est le couscous aux sept légumes préparé avec la viande séchée de l’Aïd El Kébir.

En Tunisie, il est de coutume de se souvenir des morts et de leur rendre visite. Dans certaines régions, les enfants font de grands feux (le feu est symbole de purification) et sautent par-dessus en chantant.

Dans la région de Gabès par exemple, les enfants visitent les maisons avec un petit roseau, appelé "achoura", que les adultes remplissent de bonbons et de monnaie. Il est d’usage également, la veille et le jour de la fête, que les femmes ne fassent pas la lessive et ne se maquillent pas. Elles ne mettent que du "khôl" en signe de deuil du martyr Hussein.

En Algérie, Achoura est une journée chômée. Les repas en famille sont à l'honneur et on sert des fruits secs: amandes, dattes, noix, pistaches, arachides.... Le journaliste Younès Djama raconte qu’à cette occasion, plusieurs familles algériennes coupent une petite mèche de cheveux aux enfants de moins d’un an. "C’est un geste symbolique de purification", explique-t-il au HuffPost Maghreb.

Dans les pays majoritairement chiites, comme l'Iran et l'Irak, ou dans ceux où vivent d'importantes minorités chiites, Achoura est la commémoration la plus importante de l'année. Pour les chiites, qui représentent de 10 à 15% du nombre total de musulmans dans le monde, c'est un jour de deuil sous le signe de la Passion de Hussein.

L’un des aspects de cette commémoration est le pèlerinage à Kerbala en Irak. Tout au long de la journée, les hommes marchent dans les rues en se frappant la poitrine et la tête pour exprimer leur peine collective. Mercredi, l'Irak a été le théâtre de nouvelles violences qui ont fait au moins 23 morts, notamment parmi des fidèles qui convergeaient vers la ville sainte de Kerbala.

Au Liban, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé que "rien ne pourra empêcher (les chiites) de commémorer Achoura" à Beyrouth. "Ni les dangers, ni les voitures piégées, ni la violence, ne nous empêcheront de commémorer Achoura", a-t-il lancé.

Par Olfa Khamira



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