11-10-2013 10:24 - En Arabie Saoudite, les femmes bravent l'interdiction de conduire
De nombreuses Saoudiennes ont décidé de faire fi de l'interdiction de conduire et espèrent faire prendre conscience aux plus conservateurs que prendre le volant n'est pas en désaccord avec la charia.
De plus en plus en plus de femmes prennent le volant dans le royaume saoudien, bravant l'interdiction de conduire que des militantes entendent défier par une action collective le 26 octobre.
Une militante, Kholoud al-Fahd, a déclaré à l'AFP que "plusieurs jeunes filles se mettent désormais au volant de leur voiture sans se faire filmer". "J'en ai vu une hier à Khobar (est). Cela est devenu presque acceptable et ne suscite plus de rejet comme auparavant", a-t-elle ajouté.
Des habitants ont de leurs côtés indiqué que la présence d'automobilistes femmes était devenue fréquente notamment à Jeddah, la capitale économique du pays, une ville plus ouverte socialement que d'autres régions du royaume ultra-conservateur.
Appel à prendre le volant le 26 octobre
Des militantes saoudiennes ont appelé les femmes à prendre le volant le 26 octobre dans le cadre d'une campagne lancée sur les réseaux sociaux. L'Arabie est le seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire. Les militantes affirment que le fait de conduire ne contrevient pas à la charia, la loi islamique invoquée dans les milieux conservateurs partisans de l'interdiction.
Mardi, trois femmes membres du Majlis al-Choura, le conseil consultatif du royaume, ont déposé une recommandation pour une levée de l'interdiction de conduire faite aux femmes. L'une d'elles, Me Latifa Chaalane, a expliqué qu'"il n'y a pas de loi qui interdise à la femme de conduire. C'est une question de tradition", a-t-elle dit. Mais le Majlis n'a pas retenu cette recommandation, lors d'un débat jeudi sur les activités du ministère du Transport, a rapporté l'agence officielle Spa.
Entrée de 30 Saoudiennes au Majlis
La recommandation, présentée lors du débat par l'un de ses trois auteurs, "ne relève pas des compétences du ministère du Transport", a déclaré le porte-parole du Majlis, Mohamed Ben Abdallah al-Mohanna. Le Majlis al-Choura, dont les 150 membres sont nommés par le roi, n'a pas le droit de légiférer et se contente de conseiller le gouvernement sur les politiques générales du pays. Mais c'est la première fois que des femmes, parmi les 30 Saoudiennes ayant fait leur entrée en février au Majlis, entreprennent une action officielle auprès de cette instance pour défendre le droit de la femme à conduire.
L' Arabie saoudite applique une version rigoriste de l'islam. Les femmes doivent sortir voilées et ne peuvent pas voyager sans être accompagnées d'un membre masculin de leur famille.
