A moins de dix minutes de la rupture, Moustapha, 27 ans, se précipite pour franchir le seuil du portail du Village de la Biodiversité, situé au centre-ville de Nouakchott, en face de l’Assemblée Nationale et du Musée National.

Chaque jour, comme depuis le début du ramadan, ce gardien vient profiter du ftour préparé par l’association Almoustaqbal pour la dawa, la culture et l’enseignement. A l’intérieur du Village de la Biodiversité, des hommes sont confortablement assis sur des nattes. Moustapha s’installe sur l’une d’entre elles.

Comme lui, ils sont plus d’une centaine de personnes à venir faire la rupture. On y retrouve des chômeurs, des célibataires, des passants, des vendeurs à la sauvette ou encore des laissés-pour-compte.

A quelques mètres de là, les volontaires de l’association Almoustaqbal font des va-et-vient sans arrêt pour servir de la soupe aux légumes, des dattes, du zrig. Bouha Ould Sidi, un des membres de l’association, veille au grain, donne des instructions. "Chaque jour, des centaines de personnes viennent manger ici. Il faut donc avoir l’œil sur tout pour que ceux qui viennent ici se sentent à l’aise comme chez eux", explique le jeune homme.

Depuis quatre ans, l’association Almoustaqbal organise pendant le mois du ramadan des ftours gratuits à Arafat, Dar-Naïm, Ksar, près du garage Rosso, à Dar-elbarka. Ce soir encore, au Village de la Biodiversité, jeunes comme vieux ont partagé l’heure de la rupture dans la fraternité et la chaleur humaine.

Babacar Baye Ndiaye

Avec Cridem, comme si vous y étiez....