01-08-2013 10:39 - 'A l’heure de la rupture' à PK 10 chez Bilal Ould Rabah, gardien de maisons en construction et charretier [PhotoReportage]
Bilal Ould Rabah, ancien esclave, appartient à cette cohorte de personnes qui veillent sur les maisons en construction, avec toute la troupe familiale, pour récolter à la fin du mois quelques billets de banque. Voici quelques mois que ce jeune homme de 35 ans occupe une maison en construction à PK 10, dans la moughataa de Riyad.
Le décor provoque un véritable séisme dans la tête, assomme la conscience. Bilal Ould Rabah et sa petite famille partagent l’une des trois pièces de la maison. Père, mère et enfants s’agglutinent dans cette chambre sans fenêtres ni porte.
Il y’a trois ans que le jeune homme a débarqué à Nouakchott avec sa petite famille, en provenance des environs de Méderdra. Marié et père de quatre enfants, Bilal Ould Rabah déambule tous les jours avec son bourricot dans les rues de Riyad, à la recherche de travaux informels comme charger des sacs de ciment, creuser ou encore participer à la décharge de marchandises.
Lorsque cette maison sera finie, Bilal et sa famille s’installeront ailleurs, dans une autre maison en construction. Ainsi se résume depuis trois ans la vie de Bilal Ould Rabah. Néanmoins, il espère qu’avec ses maigrelettes sommes d’argent qu’il gagne, il pourra enfin s’acheter un terrain. C’est cet espoir qui le fait naître tous les jours et oublier les tracasseries de la vie quotidienne. Mais, demain matin, le jeune homme devra arpenter à nouveau les rues de Riyad à la recherche de quoi nourrir sa famille.
Il explique que lorsqu’il rentre bredouille parfois, il part voir le boutiquier du coin pour nourrir sa famille. "Et lorsque je gagne de l’argent comme aujourd’hui, je rembourse mes dettes", ajoute-t-il.
Habituellement, la famille se contente de la bouillie et des dattes. Mais, ce soir, à l’heure de la rupture, les enfants ne se contenteront pas uniquement de pain sec mais toute la famille se délectera d’un bon plat de riz à la viande. Ce soir-là , Birame Ould Dah Ould Abeid, à notre demande, est venu partager avec la famille de Bilal Ould Rabah l’heure de la rupture.
Babacar Baye Ndiaye
























