18-07-2013 11:12 - 'A l’heure de la rupture' dans la famille 'Bilal' à Arafat [PhotoReportage]

'A l’heure de la rupture' dans la famille 'Bilal' à Arafat [PhotoReportage]

Pour son sixième numéro, la famille Bilal qui vit à Arafat, près de l’épicerie "Allahou Akbar", est à l’honneur d’"A l’heure de la rupture". Le chef de famille ici, c’est Mohamed Ali Ould Bilal, 35 ans : marié et père d’une fillette de moins de 3 mois.

La vie de cette famille a basculé en 1997 et a failli se disloquer, à la suite du décès de leur mère et du départ de leur père du foyer familial. Ainé d’une fratrie de 6 personnes, Mohamed Ali Ould Bilal se verra contraint de mettre un trait sur ses études, en classe de Terminale. Revers de la médaille, le vide laissé par sa mère forgera chez lui le caractère d’un infatigable laboureur.

Le soleil a tellement dardé sur sa barbe et sa chevelure qu’il a l’air d’avoir traversé la quarantaine. Sans appui, il mènera plusieurs vies : animateur, superviseur, formateur à l’ONG SOS Pairs Éducateurs pour payer la scolarité de ses jeunes sœurs et frères, dont l’un est aujourd’hui policier.

Aujourd’hui, Mohamed Ali Ould Bilal respire le plaisir personnel. Si, il a pu tenir le coup, il explique que c’est à grâce à Dieu mais également à sa cousine, Oum Loukhout qui a su bien adopter le vacant laissé par leur mère bienaimée.

"Entretemps, je me suis marié avec une belle femme avec qui j’ai eu une belle fille. Je me sens épanoui au milieu de mes frères et de mes sœurs. Maintenant, de plus en plus, je pense à mon développement personnel et à reprendre les études", dit-il avec un grand éclat de rire symptomatique de sa personnalité. Avant de me séparer de lui, Mohamed Ould Bilal me conduit quelque part, sans électricité.

Il y’a deux ans, ils occupaient une gazra au secteur ID1/Carrefour à Arafat. Ils l’habitaient depuis 1986. Aujourd’hui, cette famille loue, à 25.000 UM, une maison située à quelques jets de pierre de cette gazra. Mohamed Ali Ould Bilal explique qu’une de leurs voisines s’est vu offrir par son parent et ancien ministre de l’Habitat Ismail Ould Boddé Cheikh Sidiya, actuel président de la Zone Franche de Nouadhibou, quatre lots de terrains.

Une situation qui a révulsé les autres familles qui ont écrit en vain au préfet d’Arafat, à l’Agence de Développement Urbain (ADU), au ministère de l’Habitat pour être logées à la même enseigne que cette dame. Autrement dit, avoir, elles aussi, leurs terrains. "Mais, quand va-t-il arriver?", s’interroge Mohamed Ali Ould Bilal, dont la vie pourrait servir de trame à un film de Steven Allan Spielberg.

Ainsi, les épreuves de la vie continuent toujours pour la famille Bilal. Mais, leur foi inébranlable en leur Créateur irrigue chaque jour davantage leur chemin. Mon passage chez la famille Bilal s’arrêtait là, avec l’espérance de la voir retourner un jour à sa gazra pour enfin y construire en toute sérénité.

Babacar Baye Ndiaye


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Commentaires (12)

  • Ibiliss (H) 19/07/2013 02:41 X

    Que deviendrions-nous sans les chinois? Un plat, une fourchette, c'est quand-même pas difficile à fabriquer, non?

  • sidibabahi@yahoo.fr (H) 18/07/2013 19:15 X

    La partie la plus importante n'est pas un frère dans la police. La plus grande partie est un projet énorme par rapport à ses sœurs de réussite après la mort de sa mère. Et le succès des sœurs scientifique et social justifie la réussite du projet de Med Ali

  • sndioro (H) 18/07/2013 16:27 X

    Beautiful!!!!!!!!!!!!!!!!

  • foutatoro (H) 18/07/2013 14:38 X

    Rubrique Géniale finalement. Et si CRIDEM faisait un tour chez les ... GENERAUX ???

  • Sekkak (H) 18/07/2013 13:13 X

    Merci Cridem de faire part du quotidien des familles mauritaniennes, pendant le moi béni de Ramadan. Mais je crains que ce que vous nous présentez ne reflète pas la réalité de nos familles.

    A l’exception de la famille visitée à Kouva, qui est restée telle quelle dans ses habitudes, toutes les autres nous ont présenté un visage dénaturé pour vous faire plaisir. C'est connu chez nous, quand vous recevez des hôtes (surtout des journalistes munis de caméras), vous faites un effort supplémentaire voire exceptionnel.

    J'aimerais bien que vos futures visites soient faites à l'improviste. Et là on verra la réalité des familles mauritaniennes pendant le Ramadan .

    -----------------------

    Monsieur Sekkak,

    Ce que vous dites est tout à fait vrai. Les deux premiers jours nous avons essayé de faire ces reportages en nous présentant à l'improviste chez des gens, ce furent des refus nets. La pauvreté n'implique pas un certain manque de dignité et nous ne voulons pas non plus "violer" l'intimité des gens.

    Nous demandons aux gens de ne rien changer à leurs habitudes, de faire comme si nous n'étions pas là, mais...

    Le webmaster

  • lumiere (H) 18/07/2013 12:43 X

    Parlant d'Islam, Mr. Bilal est un bon musulman, apres d'autres reportages c'est le seul qui est parti à la mosquee avec ses petits freres, une bonne formation pour les enfants, ramadan veut dire adorations, donc les frequentes plus les mosquees.

    Boidiel, Cineastre, Pecheur, SVP allez à la mosquee, le salaire est de 27 MILLARDS DE DOLLARS PAR PRIERE (27 DEGRES)

  • mdmdlemine (H) 18/07/2013 12:35 X

    Tu as bien vu hamdoulah. Merci je te promets de me répondre positivement à votre demande aimable avec un grand HONNEUR. C'est bien d'avoir des cridemiens de votre race plus constructif que ces incitateurs à la médiocrité et à la haine.

    Bonne rupture, parce que vous êtes plus pieux que la moyenne eu égard à votre trés utile conseil

  • Hamdoulah (H) 18/07/2013 12:26 X

    mdmdlemine,
    je vous respecte et il me semble connaitre ce pseudo d'un professionnel du site qui est peut être même l'un des auteurs de ce beaux travail.

    Je vous demande une faveur, ce de pas cultiver le misérabilisme, en attribuant aux pauvres ce qu'ils n'ont pas. En Mauritanie nous partageons tous la générosité par essence que l'on soit pauvre ou nanti, car n'oublions pas que c'est sur l'un des coins de la terre islamique où les gens croient et pratiquent en nombre.

  • mdmdlemine (H) 18/07/2013 12:23 X

    Ici TVM Cridem est un projet génial de Ksaleh. Pensons-y, pour la cohésion de ce pays. Cela ne vaudra-t-il une pétition pour montrer comment cet idée est chère aux mauritaniens

  • Ksaleh (H) 18/07/2013 12:14 X

    Bravo CRIDEM ! A la vérité vous nous avez surpris par cette rubrique, car votre modestie a fait que vous n’avez même pas fanfaronné pour déclarer à l’avance ces reportages. Pour vous en rendre compte revisitez les postings sur le premier élément.

    Ces reportages simples mais vivants montre la Mauritanie en noir et blanc et dans sa diversité que nous aimons et nous parle. Ils montrent qu’avec une bonne tête et avec des moyens dérisoires, on peut monter de belles choses, sans rentrer dans l’occultation de ce que nous sommes réellement.

    Puisse votre expérience inspirer nos médias nationaux à SENS UNIQUE, qui manquent cruellement de programmes, malgré d’énormes moyens, et, s’évertuent à coup de forceps à nous faire passer des grilles venues d’ ailleurs.

    L'appétit venant en mangeant, je vous propose déjà que l'on se mette à étudier les voies et moyens pour une télévision CRIDEM !!!

  • mdmdlemine (H) 18/07/2013 11:51 X

    Bravo Courage continuez, vous êtes sur la bonne voie. Bilal vit dans un habitat moins luxueux que les premiers hôtes de la rubrique cridem "A l'heure de la rupture", mais mange bien, puisque ses plats sont aussi garnis que ceux des nantis.

    Continuer dans le sens descendant pour aller aux plus démunis et vous constatez que malgré une cruelle disparité des habitats, les repas sont quasiment semblables du fait que le riche investit dans le mobilier alors que le pauvre dépense son argent pour vivre dignement. D'ailleurs les familles démunies sont plus généreuses que les nanties.

  • serranus (H) 18/07/2013 11:32 X

    C'est vraiment différent du reportage de chez Boidiel! pourtant ce sont deux frères. Aaaah! "Si riche savait et si pauvre pouvait"?