15-07-2013 11:44 - 'A l’heure de la rupture' chez Boydiel Ould Houmeid, président d’El Wiam [PhotoReportage]
Pour son troisième numéro, le président du parti politique El Wiam, Boydiel Ould Houmeid est à l’honneur d’"A l’heure de la rupture". Lorsqu’on remonte la pente de son parcours, on est très vite captivé. En effet, Boydiel Ould Houmeid a connu plusieurs vies : agent, syndicaliste, directeur, ministre, avant de devenir chef de parti politique en 2010.
Il fait partie de ceux qui ont créé le PRDS (Parti Républicain Démocrate et Social). C’est, d’ailleurs, dans les rangs de ce parti politique qui était le sous-main de Mâaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, qu’il se fera notamment distinguer.
A première vue, ce sortant de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Nouakchott détonne par son envergure. Malgré le poids de l’âge, il tient toujours comme un roc. Boydiel Ould Houmeid est presqu’un mythe. Il s’est offert à la politique très jeune, a servi la Mauritanie depuis plus de 40 ans.
Devant un homme pareil, on ne peut qu’avoir une folle envie de lui demander s’il n’était pas gagné de plus en plus par la lassitude. "Je ne vis que de la politique. Si je ne fais pas de la politique, je me sens isolé".
De temps en temps, il est interrompu et accaparé par ses petits-fils qui s’agrippent sur les pans de son ample boubou. Avec eux, le président d’El Wiam s’offre une seconde enfance, oublie l’adversité de la vie, les soubresauts politiques, opère un virage de réminiscences à 180°.
L’air doux, il confie s’épanouir au milieu de ses petits-fils. "Lorsqu’on devient grand-père, cela veut dire qu’on a vieilli, que l’on doit prendre soin de ses petits-fils. C’est tout ce qu’un homme peut chercher dans la vie et j’en suis heureux", explique-t-il.
Puis, je décide, pêle-mêle, de l’interpeller sur la cherté de la vie tant criée sur tous les toits par les mauritaniens. En vieux routier de la politique, il invite le gouvernement à prendre des mesures pour alléger les conditions des nécessiteux et éviter les spéculations, avant de rappeler dans la foulée que ce sont le chômage et une situation politique et sociale très difficile qui conduisent souvent à des révoltes.
"Et, il faut éviter les révoltes et l’Etat doit être conscient de cela. Administrer, c’est prévoir", rappelle-t-il. "Ce n’est pas le rôle d’un parti politique d’allumer le feu mais de conscientiser les populations", assure Boydiel Ould Houmeid.
Aujourd’hui, Boydiel Ould Houmeid se bat pour éviter à la Mauritanie d’emprunter des voies pleines d’incertitudes et de bouleversements. "Je suis opposé au régime. Je suis opposant mais dans le cadre de la Constitution et des règles qui nous régissent. Le changement est possible mais le meilleur changement que nous voulons, c’est le changement démocratique".
Mon passage chez Boydiel Ould Houmeid s’arrêtait là , avant de passer à table.
Babacar Baye Ndiaye




















