25-05-2013 09:29 - L'Islam modéré, 'seul moyen' de mettre un terme aux préjugés
Les activistes mauritaniens sont déterminés à établir des passerelles entre les groupes raciaux et ethniques nombreux qui existent dans le pays. Une marche de la diversité à Nouakchott avait marqué le coup d'envoi d'une initiative intitulée "Saison de la fraternité", qui s'est achevée le 19 mai.
Magharebia a rencontré Bedou Ould Salek, directeur de l'organisation "Main dans la main", pour en savoir davantage sur les objectifs poursuivis par son ONG, organisatrice de cette semaine culturelle au sein de la capitale mauritanienne.
Magharebia: Parlez-nous de la "Main dans la main".
Bedou Ould Salek: Depuis 2005, notre association a organisé des activités visant le renforcement de la fraternité entre les différentes composantes de la société mauritanienne tellement diversifiée, et pour affermir la conscience de l'unité nationale.
Nous travaillons à sensibiliser à l'idée de la fraternité, conformément à ce que le Prophète Mohammed (psl) a lui-même réalisé entre les tribus al-Ansar et les al-Muhajireen, les Romains et les Perses, les tribus al-Aus et al-Khazraj, et d'autres encore.
Nous prenons également conscience du fait que les conditions actuelles en Mauritanie nous obligent à prendre des initiatives susceptibles de rassembler toutes les composantes de la société - dont les Arabes, les Noirs et les Haratines - pour leur rappeler qu'il existe un fond commun entre tous, qui est la cause nationale.
Magharebia: Comment faites-vous pour transmettre votre message ?
Ould Salek: Le plus grand problème aujourd'hui auquel la Mauritanie doit faire face, c'est le manque de communication et de dialogue. Et nous avons donc décidé d'établir des passerelles entre les Noirs et les autres groupes sociaux en organisant des évènements d'une semaine, consacrés à l'importance de la coexistence pacifique, pour 100 jeunes environ, qui représentaient toutes les nationalités et toutes les ethnies.
Au cours de ces évènements, chaque groupe a présenté ses propres traditions, sa langue et sa musique aux autres.
Nous avons remarqué que les participants y ont été très sensibles, avec des interactions à tous les niveaux. D'un autre côté, nous avons la certitude que le facteur qui rassemble ces groupes est l'Islam modéré, qui renforce les valeurs de tolérance, de fraternité et d'acceptation de l'autre. Sur cette base, nous pensons que l'Islam peut être un outil d'appel à la fraternité. Nous programmons également des iftars variés et collectifs au cours du prochain Ramadan.
Magharebia: Les jeunes sont-ils réceptifs à vos programmes ?
Ould Salek: Nous avons reçu des réponses positives de la part de la majorité des participants. Ils veulent que la Mauritanie puisse adopter ce modèle de coexistence et d'ouverture à autrui.
Magharebia: Est-ce que vous avez des suggestions concernant la manière dont les pays du Maghreb peuvent parvenir à la paix ?
Ould Salek: Je pense fermement que les agitations qui secouent les sociétés maghrébines ne pourront trouver fin qu'à travers le dialogue. Je crois aussi que le facteur le plus déterminant et le plus important unissant les populations du Maghreb est l'Islam modéré. Et le dialogue doit donc le prendre pour base. L'Islam modéré est le seul facteur qui permettra à tous les peuples, à toutes les ethnies et à toutes les nationalités de s'accepter les uns les autres et de se débarrasser des préjugés.
La Mauritanie est caractérisée par sa diversité ethnique, et aucune composante ne peut fonctionner sans l'autre.
Comme le dit le proverbe, "le blanc de l'oeil a besoin de la pupille".
