18-03-2013 15:18 - Emploi et passe-droits : Des diplômés dans la rue, des ménagères chefs de service
Le nombre de diplômés de haut niveau en chômage en Mauritanie dépasse tous les chiffres record en la matière.
Ils sont en effet des dizaines de milliers de jeunes qui se retrouvent dans la rue, avec pour seul viatique dans la vie, des bouts de carton attestant d’années d’abnégation dans les universités et les instituts supérieurs.
Pendant que ces derniers battent le macadam pour retrouver un emploi, d’autres passent de simple ménagère désœuvrée dans la maison familiale à des postes de chefs de service dans des départements ministériels sans le moindre effort ni souvent le moindre bagage intellectuel.
C’est le cas d’une bonne dame (dont je ne citerais pas le nom) actuellement chef de service d’un département dont elle ne connait que dalle. La semaine passée, elle a dû fuir son bureau à l’arrivée de nouveaux stagiaires, parce qu’ignorant tout simplement ce qu’elle devra leur dire.
Et les exemples pullulent dans ce domaine, transformant l’administration publique en une passerelle pour gens biens nés au détriment de la grande masse des inconnus, et dont le seul mérite est d’avoir des compétences qui ne comptent pas un sou dans une République où le passe-droit des privilégiés de classe vaut tous les diplômes du monde.
Ainsi, de la présidence à la Primature, et de la Primature à la Présidence, les diplômés chômeurs sillonnent les avenues de Nouakchott pour faire entendre leurs voix depuis belle lurette. Et cela dure depuis des années. Mardi 12 mars 2013, debout en face du siège du Premier ministre, ils étaient encore là , certains se protégeant des rayons incandescents du soleil derrière un bout de chemise ou le pan d’un boubou.
Dans une déclaration qu’ils ont publiée à l’occasion, ces jeunes ingénieurs et techniciens supérieurs en sciences hydrologiques, en mines, en biologie, en électricité, communication, et autres domaines, ont dit leur amère déception, constatant qu’après des études difficiles, souvent en exil à l’étranger, pour acquérir un savoir destiné à booster le développement de leur pays, ils se voient refuser l’opportunité de faire profiter à la Nation tant d’années d’ accumulation du savoir.
Les jeunes se sont dits déçus par les éternelles promesses du gouvernement de leur trouver une solution, jugeant au passage que les propos de certains hauts responsables qui ont nié l’existence du moindre diplômé scientifique ou technique mauritanien sur le marché de l’emploi, sont mensongers. Aussi, ont-ils décidé d’observer un sit-in illimité jusqu’à ce que des opportunités de travail leur soient offertes, dénonçant les critères népotistes sur lesquels se basent les recrutements en Mauritanie.
MOMS
