11-01-2013 07:02 - Schenker Mauritanie : Quand l’abus du pouvoir se mêle au mépris des lois.
La société Schenker Mauritanie, spécialisée dans la prestation de services en matière de transport et de logistique, vient de se séparer illégalement de plus d’une dizaine de ses travailleurs. Ces derniers très remontés contre cette mesure, ont décidé de porter la réplique avec un recours par voie légale en vue de leur réintégration.
C’est ainsi qu’ils ont décidé de s’adresser à leur organisation syndicale, en l’occurrence la CGTM, qui a saisit les instances concernées afin que cette injustice soit levée. Il faut noter qu’aucune justification valable n’a été apportée par la direction de cette société à cette situation. L’employeur a donc procédé unilatéralement à cette mesure contre ces travailleurs en violation des dispositions législatives, conventionnelles et réglementaires en la matière.
Les travailleurs précisent que comme condition à leur réintégration, leur employeur n’a pas hésité à leur proposer de les mettre à la disposition d’une société de tâcheronnat avant de les reprendre plus tard.
Ce que les travailleurs ont catégoriquement rejeté précisant que cette décision violait non seulement de façon flagrante les dispositions des articles 144 à 150 de la loi 017/2004 portant Code du Travail mauritanien ainsi que l’arrêté ministériel interdisant la location de main d’œuvre. Faut-il aussi rappeler que ce type de contrat négocié dans une grande opacité, implique une grande insécurité d’emploi, car la situation des travailleurs sous ce type de contrat est très précaire et le rapport de force leur est généralement très défavorable.
En plus de cette situation, les travailleurs sont contraints de se soumettre aux exigences des employeurs, craignant de voir leurs contrats rompus. Outre des salaires très bas, ces travailleurs sont la plupart du temps privés des primes et avantages liés à l’exercice de leurs fonctions. Sans compter les heures supplémentaires qu’ils cumulent et qui ne sont jamais remboursées.
Visiblement ce que l’employeur ne pardonne pas à ses travailleurs, c’est d’avoir adhéré massivement à la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie, sortie grande vainqueur des élections professionnelles de Schenker en raflant les 5 postes de délégués du personnel à pourvoir devant la CNTM. Apparemment, la CGTM, est une organisation qui semble provoquer l’ire de la direction de cette société en raison de ses principes allant dans le sens de l’amélioration des conditions socioprofessionnelles de ses adhérents.
Car aussitôt après la mise en place du nouveau collège de délégués du personnel, la CGTM avait aidé les travailleurs à élaborer une plateforme revendicative recoupant l’ensemble de leurs préoccupations socioprofessionnelles. Ajouter à cette situation, il faut insister sur le fait que cette décision de la direction de Schenker viole les dispositions des articles 56 à 58 du Code du Travail et 30 de la CCGT en matière de compression ou de licenciement pour motif économique.
De plus, les travailleurs soutiennent que ce licenciement est incompréhensible dans la mesure où le besoin du personnel se fait sentir dans la société en raison de l’accroissement de l’activité de la société. D’ailleurs, ils précisent que cette dernière recrute actuellement d’autres employés pour les remplacer.
Une attitude qui enfreint aussi les dispositions des articles 59 du Code du Travail et 11 de la CCGT relatifs à la priorité à l’embauche. Sans compter aussi le fait que la société fait un recours abusif à des contrats à durée déterminée pour les travailleurs, qu’elle ne fait que prolonger selon ses besoins sans respecter les dispositions législatives, conventionnelles et réglementaire en la matière vigueur.
Signalons également comme autre mesure punitive imposée à ses travailleurs, leurs comptes bancaires ont été bloqués et ils n’arrivent même plus à satisfaire les besoins urgents. Autant de coups bas infligés délibérément à ces pauvres travailleurs par la direction de cette société qui visiblement se croit bien au-dessus de la législation du travail en vigueur dans le pays.
