Afin de lutter contre l’exploitation et l’absence de droits dont sont victimes les travailleurs domestiques dans de nombreux pays de par le monde, la Conférence Internationale du Travail de l’OIT a adopté le 16 juin 2011, une convention sur le travail décent pour les travailleurs et travailleuses domestiques. Cette Convention 189 fixe des droits et garanties minimum pour les salariés de ce secteur.

Pour la première année de cette action, il a été décidé d’agir dans de nombreux pays pour obtenir 12 ratifications dans 12 pays en 2012. Mais pour l’heure il n’y a que l’Uruguay, les Philippines et Maurice qui ont ratifié la convention 189 de l’OIT sur les travailleurs à domicile.

A ce jour, ce sont donc seulement trois états membres de l’OIT sur 183 qui ont ratifié cette convention internationale.

Ce n’est pas fameux et prouve que les Etats traînent encore les pieds pour obliger la Confédération Syndicale Internationale, et spécialement l’IDWN (réseau international des travailleurs domestiques), à se lancer dans une campagne mondiale pour obtenir la ratification de la Convention 189.

Ainsi, la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM) à l’instar de la Confédération Syndicale Internationale, a rendu publique le 12 décembre dernier une déclaration à travers laquelle, elle lance un appel solennel au gouvernement mauritanien afin qu’il ratifie cette convention.

« Cette catégorie de travailleurs/euses, est restée très longtemps sous-évaluée et invisible, parce que composée essentiellement de femmes et de jeunes filles dont beaucoup sont des migrantes ou appartiennent aux communautés défavorisées et qui sont particulièrement exposées à la discrimination liée aux conditions d’emploi et de travail et aux autres violations de droits humains.

« Pourtant, leur contribution à l’économie mondiale est significative, tant par l’augmentation des possibilités d’emploi rémunéré pour les travailleurs et travailleuses ayant des responsabilités familiales, que par les services qu’ils apportent aux enfants et aux personnes vieillissantes ou handicapées. Dans les pays en développement où les opportunités d’emploi formel sont historiquement rares, les travailleurs domestiques représentent une proportion significative de la population active de ces pays et demeurent parmi les plus marginalisés ».

Face à cette situation, la Confédération syndicale « lance un appel solennel au gouvernement afin que notre pays ratifie dans les meilleurs délais cette convention pour assurer la promotion et la protection effectives des droits humains de tous les travailleurs /travailleuses domestiques ».

Selon elle « la législation nationale doit s’adapter à cet effet, pour permettre aux travailleurs domestiques, comme l’ensemble des travailleurs, de jouir de conditions d’emploi équitables ainsi que de conditions de travail décentes et, lorsqu’ils sont logés au sein des ménages, de conditions de vie décentes qui respectent leur vie privée ». L’appel de la CGTM s’adresse aux travailleurs et travailleuses domestiques pour qu’ils se mobilisent afin de défendre leur dignité au travail et le respect de la convention 189 qui les protège dorénavant.

A cet effet, estime la déclaration, ils doivent s’organiser et adhérer aux syndicats pour asseoir les bases d’une solidarité agissante avec les autres travailleurs. La CGTM lance également un appel à la société civile, à tous les partenaires intéressés par les droits de travail pour soutenir cette campagne nationale de ratification de la convention 189 de l’OIT.

En fait Il y a urgence, à agir pour le gouvernement mauritanien, compte tenu de la situation extrêmement difficile des travailleurs de ce secteur où l’emploi, toujours précaire, souvent informel, s’apparente parfois à des formes d’esclavage contemporain. Car c’est un métier difficile, exercé essentiellement par des femmes : précarité, bas salaires, conditions de travail difficiles, déplacements importants parfois non rémunérés, etc.

Compte rendu Moussa Diop