26-09-2012 23:46 - Syndicat Professionnel pour la Défense des droits du marin : Lettre ouverte à Monsieur ...

Syndicat Professionnel pour la Défense des droits du marin : Lettre ouverte à Monsieur ...

...le Ministre des Pêches et de L’Economie Maritime. 

Suite à la demande du Conseiller du premier ministre, chef de la mission, lors de la réunion tenue à Nouadhibou, le 09/09/2012, en présence du Wali de Dakhlet-Nouadhibou, et des organisations syndicales, nous avons l’honneur de vous faire part de notre vision sur l’avenir de notre richesse halieutique et les moyens susceptibles de savoir l’exploiter, la contrôler pour arriver à un développement durable dans l’intérêt commun (Etat, Armateurs et Travailleurs).

Monsieur le Ministre,
Ayant les cotes réputées être parmi les plus poissonneuses au monde dont les réserves sont évaluées en 1984 par la FAO à un million de tonnes par an, la Mauritanie jouit d’une situation géographique exceptionnelle. Point d’intersection, entre les continents, mers, peuples et civilisations. Situation qui lui permet de relever sans nul doute les défis et affirmer sa vocation maritime.

En réalité, si les politiques de pêche prises jadis étaient transparentes par les anciens régimes, et que ces réserves ont été exploitées de manière rationnelle, notre pays aura sans doute une économie de bien être et n’aura rien à envier à l’or noir (pétrole) des pays du golfe.

Mais malheureusement les responsables qui se sont succédé à la tête de ce Ministère n’ont pas entrepris les mesures adéquates pour remettre de l’ordre et redresser la situation.

Ayant d’autres chats à fouetter, ils ont laissé cette précieuse ressource à la merci des dizaines de navires qui sont extrêmement sophistiqués, dotés de radars ultra sondeur et munis de chalut pouvant remonter plus de 200 Tonnes par virée, sans que l’état n’est tiré les rendements escomptés surtout des (investissements sur place) et les travailleurs non plus.

Sans déni, depuis l’arrivée au pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz et suite à sa politique générale de reforme que le secteur de la pêche a pu connaitre une impulsion nouvelle économique et sociale de grande envergure. En effet sur le plan économique et d’après les déclarations des responsables des institutions financières concernées par le secteur, que notre économie se porte bien.

Sur le plan de l’emploi, la politique tracée par vous Monsieur le ministre des pêches et de l’économie maritime était à l’origine de l’embarquement des milliers de marins dont quelques uns d’eux ont passé plus de 10 années au chômage.

Cela étant, et bien que le résultat est encourageant, il reste néanmoins beaucoup à faire, qui selon notre avis peut contribuer à la réussite d’une politique qui peut faire de notre pays, un pays crédible, doté d’une économie prospère qui est le rêve de tous les citoyens mauritaniens et à leur tête le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz.

Pour se faire, la première démarche que l’Etat devra entreprendre : est de tracer une politique à moyen et long terme comme l’avons déjà dit, qui commence par :Encourager moralement et financièrement les chaux et crédibles patriotes qui dirigent des armements de renommée, tels que : La SOMASCIR, la SIPECO, l’ARPECO, la SMCRP, El ASMAC et surtout la PACT, dont le dirigeant à une expérience approfondie dans le domaine de la Pêche Pélagique et pour ne citer que ceux-ci , et ce afin de leur débloquer tous les moyens financiers nécessaires pour qu’ils puissent rénover et armer leurs navires jusqu’à là inactifs, tout en effectuant un contrôle et une surveillance stricte à bord comme à terre sur l’exercice de leurs activités afin que l’équilibre biologique ne soit perturbé et que les prélèvements des droits et taxes en plus des cautions bancaires allouées à ces armements soient restituées.

Ce contrôle à bord qui est plus efficace que celui à terre, doit être confié aux contrôleurs professionnels et par la suite aux officiers de navigation (Pont). Bref des gens qui peuvent constater et rendre compte sur le déroulement du travail à bord par des données fiables que les services concernés peuvent exploiter (DRP, IMROP, DSPCM etc…).

Aussi, il est nécessaire de les inciter (armements) à construire des usines de transformations : Froid, stockage et surtout des usines de conserves dont l’utilité économique et sociale n’est pas à ignorer, si l’on sait qu’une seule unité peut faire travailler plus de 500 personnes, et une seule boite de conserve qui est un produit nutritif très riche en vitamine peut suffire à nourrir une famille de deux membres, surtout pour faire face à une conjoncture économique aigue que traverse le monde en général et notre pays en particulier, due à la grimpée folle des denrées de premières nécessités.

En outre, l’acquisition d’une flotte pélagique nationale, tant mieux si elle est à coté d’une flotte mixte comme celle de la défunte MAUSOV ou l’actuelle MCP, est devenue une priorité des priorités que l’Etat doit tenir en considération. Certes, la présence d’une telle flotte nationale dite pélagique est d’une nécessité absolue qui va jouer sur plusieurs plans dont particulièrement :

• Un plan économique (Source de devises)
• Un Plan social (Absorption du chômage)
• Surtout un moyen efficace de pression en cas de ratifications des accords avec nos partenaires au développement qui savaient auparavant que nous sommes dépourvus de navires qui peuvent les substituer en cas de leur sortie de notre ZEE.

En revenant au dernier accord que nous félicitons dans toutes ses clauses, malgré notre souci majeur sur le sort des milliers de marins pères de familles qui sont devenus des chômeurs, si l’on sait d’ores et déjà que leurs maigres revenus salariaux ne leur permettent pas de faire des économies qui peuvent les soulager même pour quelques semaines.
Mais sur ce point, le Conseiller du premier ministre, chef de la délégation qui s’est ajournée à Nouadhibou pour quelques jours, lors de la réunion tenue le 09/09/2012 en présence du wali de Dakhlet-Nouadhibou, nous a rassurés que le gouvernement a pris toutes les mesures nécessaires afin de pallier à ce problème.

C’est dans ce conteste, que nous attirons encore l’attention du gouvernement et surtout le président de la république, afin qu’il intervienne en personne pour trouver une solution définitive à la gérance et l’exploitation de notre précieuse ressource naturelle renouvelable dans l’intérêt des générations présentes et futures.

Pour cela, une politique substitutive s’avère urgente ,tant mieux si c’est celle décrite ci-dessus qui viendra s’ajouter à celle de la pêche artisanale qui connait une rapide croissance avec des débarquements de plus en plus importants, grâce à la déclaration de politique du développement du secteur de la pêche tracée par le gouvernement.

Cette politique basée sur le financement des projets par la Caisse de dépôt et de développement, et le strict contrôle mené par la DSPCM et les services de la santé de l’IMROP a pour résultat positif la reconstitution du stock, et ce après plusieurs années de pêche intensive et anarchique.

Pour être bref, je ne dirais plus qu’avait dit le doyen Mr : Cheikh Fadhel : « Le monde entier change à une vitesse grisante et la Mauritanie est appelée à prendre un bon départ dans la course, si elle ne veut pas qu’elle soit exclue de ses fruits».

Pour cela, il faut continuer à ouvrir les grands chantiers de développement sous la conduite de notre dynamique et ambitieux Président, loin des querelles électorales stériles et pour rendre conscience à ce peuple plein de passion et de génie et surtout accélérer les reformes socioéconomiques, avec des objectifs précis et des moyens efficaces convenables.

Le vrai changement passe par une prise de conscience de notre savoir-être, notre façon de voir le monde. Notre culture d’immobilisme et de laxisme et bien d’autres handicaps doivent être remplacée par la culture du sacrifice, de l’implication, de la participation et du dynamisme pour gagner le pari de demain. Croiser les bras et attendre que la roue tourne, n’est pas la bonne voie pour sortir définitivement du tunnel.

En conclusion : on dit souvent que « les ressources naturelles sont un prêt des générations passées » donc, elles doivent être préservées pour la satisfaction des besoins des générations futures. C’est ça le principe de la durabilité et de la bonne gérance. Vous souhaitant bonne réception, veuillez recevoir Monsieur le Ministre, l’assurance de notre très haute considération.

Hamada Ould Nafa
Contrôleur Professionnel
Président de la SPDDM.


Source : SPDDM
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