30-08-2012 22:53 - SNES : Déclaration
Incroyable! Le ministère d’Etat à l’Education en Mauritanie s’obstine à piétiner la loi et trouve du plaisir à faire mal à ses fonctionnaires. Cette fois c’est le tour des collaborateurs du ministre, des directeurs et chefs de services de l’administration centrale.
Le Ministère a suspendu les indemnités de l’écrasante majorité de ces fonctionnaires au moment où ils célébraient la fête du Fitr à la fin du mois béni du Ramadan. Une période où les dépenses des ménages mauritaniens augmentent de manière exponentielle.
Malgré la nécessité de passer au crible tous les services et directions du Ministère pour recenser leurs personnels, cette opération doit s’organiser avec grande prudence pour éviter d’affecter ceux qui se présentent tous les jours à leurs bureaux et occupent des fonctions pour lesquelles ils ont été choisis par décisions officielles de l’Etat.
Décisions en vertu desquelles ce dernier a un certain nombre d'obligations vis-à -vis de ces fonctionnaires. Libre à lui de retirer sa confiance de qui il veut, en conformité avec les procédures légales. Ce qui aurait contribué à redorer le prestige et la crédibilité de l’Etat, contrairement à la suspension illégale des indemnités.
Mais il est inacceptable que le ministère soit aussi prompt à humilier ses fonctionnaires et d’en arriver à agir sur leurs destinées et leurs traitements avec autant de facilité. Une action qui s’inscrit en droite ligne dans la politique suivie par le ministère pour les agenouiller et qui, en plus de cette mesure, se manifeste actuellement à travers:
- la décision de n’accepter en pèlerinage cette année sur les frais de l’Etat que 2 fonctionnaires de l'éducation qui compte des dizaines de milliers d’employés au moment où cette opportunité est accordée à des dizaines d'employés d'autres ministères dont le personnel ne représente même pas 1/10 des fonctionnaires de l'éducation.
- Les conditions de formation contre lesquelles protestent ces jours-ci les enseignants à Aioun,
Des manifestations qui viennent s’ajouter aux suspensions injustes des salaires des syndicalistes, comme cela est arrivé Février dernier au Gorgol, la révocation des membres de l'administration seulement parce qu’ils ont refusé d’enseigner dans un contexte de grève comme cela s'est produit à Tidjikja, Boghé, Atar et ailleurs, le retrait de toute responsabilité des mains des militants syndicalistes, les syndicalistes du lycée d’Adjoujt mis à la disposition du DREFP pour avoir exercé leur droit de grève légitime, l’insouciance vis-à -vis de 57 jours de grève au cours d'une année scolaire, l’organisation des examens nationaux en l’absence des professeurs et le refus de négocier avec les syndicats.
Au Syndicat National de l’Enseignement Secondaire (SNES), nous appelons les enseignants, où qu'ils se trouvent, à lever la tête haute et à rejeter de telles humiliations.
Nouakchott, le 30 Août 2012
Le Secrétariat général
