02-08-2012 23:17 - Capital Drilling Mauritania : La société mène une chasse aux sorcières contre les travailleurs...
C’est une bien triste nouvelle qui vient de frapper injustement une quinzaine de travailleurs de Capital Drilling Mauritania, une société de sous-traitance à Tasiast, spécialisée dans le domaine du forage minier. Leur seul tort est d'avoir adhéré à la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie.
Une organisation qui visiblement provoque l’ire de la direction de cette société en raison de ses principes allant dans le sens de l’amélioration du sort réservé aux travailleurs.
C’est ainsi que la direction de cette société n’avait pas hésité à s’immiscer de façon flagrante dans le déroulement des élections de délégués de son personnel, le 23 janvier dernier allant même jusqu’à ouvertement soutenir l’autre organisation en lice contre la CGTM. Des attitudes, certes condamnables et répréhensibles, mais qui n’ont pas pour autant empêché à la CGTM de ravir la victoire à sa consœur l’UTM.
Concernant, ces travailleurs mis abusivement en chômage technique, au-delà du fait qu’ils ont tous la particularité d’être des adhérents de la CGTM, ils ont aussi tous été menacés par leur employeur de quitter l’organisation syndicale qu’ils ont librement choisie au profit de celle soutenue par la direction de la société au risque de s’exposer à des représailles. Comme quoi cette mesure n’est pas tout simplement destinée à une vulgaire cible mais plutôt une proie bien sélectionnée qui ne sont autre que les travailleurs qui ont décidé librement de placer leur confiance à l’organisation syndicale. Un comportement qui s’apparente à une véritable chasse aux sorcières.
Il faut noter que parmi ces quinze travailleurs figurent 2 délégués du personnel, un statut dont l’employeur a décidé d’ignorer ainsi que des travailleurs hautement qualifiés. Comme autre mesure de rétorsion, les comptes bancaires de ces travailleurs ont été bloqués et ils n’arrivent même plus à satisfaire les besoins vitaux. Des coups bas infligés délibérément par la direction de cette société à ces travailleurs afin qu’ils renoncent à l’organisation syndicale qu’ils ont librement choisie.
Par ailleurs, il faut reconnaitre que même si la désolation et la consternation se sont installées dans les rangs de ces travailleurs, ces derniers ne s’avouent pas pour autant vaincus car convaincus qu’ils ont été victimes d’un règlement de compte à cause de leur appartenance syndicale. C’est ainsi qu’ils ont décidé de se regrouper autour de l’organisation syndicale qui les a toujours soutenu en l’occurrence la CGTM, afin de faire valoir leurs droits légitimes et que l’injustice qui les frappe soit tout simplement levée. Il faut préciser que la décision prise contre ces travailleurs n’a aucune justification valable et relève tout simplement d’un règlement de compte impulsif et malsain orchestré par la direction générale de la société Capital Drilling Mauritania afin de venir à bout de la détermination des travailleurs.
La mise en chômage technique de ces travailleurs présente de nombreuses irrégularités en ce sens qu’elle est juridiquement illégale. En effet, les dispositions des articles 36 et 37 de la loi 017/2004 portant Code du Travail, stipulent qu’ « En aucun cas, le chômage économique ou technique ne peut être imposé aux salariés » (…) de plus « L’inspecteur du Travail est informé, sans délai, de toute décision de chômage économique ou technique et de son renouvellement ». Ces dispositions ont été violées car la décision du chômage technique a été imposée aux travailleurs sans leur consentement et l’inspecteur n’a pas été saisi.
En plus de toutes ces anomalies, aucun critère objectif n’a été établi pour déterminer les travailleurs réellement concernés par cette mesure sans compter le fait que même les délégués du personnel qui doivent normalement être consultés dans ce genre de cas ont été frappés par cette décision. D’un autre coté, l’acharnement contre ces travailleurs en raison de leur appartenance syndicale est tout aussi inacceptable et devrait être réprimandé conformément aux dispositions législatives règlementaires et conventionnelles en vigueur ainsi que les convenions internationales ratifiées par la Mauritanie notamment la C-87 de l’OIT sur la liberté syndicale et la protection du droit syndicale.
Les travailleurs ont donc l’entière liberté d’adhérer au syndicat de leur choix sans faire l’objet de pressions ni poursuites. Toutes ces informations sont autant de preuves qui démontrent clairement les nombreuses irrégularités dont souffre cette décision. Reste à savoir maintenant si les autorités compétentes prendront les dispositions nécessaires afin que ces travailleurs puissent être rétablis dans leurs droits.
