29-07-2012 19:36 - SNES : Déclaration : ' Un ministère voyou'
Décidément! Chez nous, en Mauritanie, le ministère d’Etat à l’Education nationale se plaît à piétiner sauvagement les droits syndicaux. Il vient de suspendre le salaire du collègue Mohameden ould Rabani, secrétaire général du Syndicat Indépendant des Professeurs de l’Enseignement Secondaire (SIPES). Sans crier gare. Et au tout début du mois béni de Ramadan.
Un acte illégal et inhumain qu’il a déjà commis en février dernier en suspendant les salaires des collègues Wagne Mountagha au collège de Foum Gleita, Ali Ndom au lycée de Maghama et Dia Ibrahima au collège de Rindiao, tous 3 membres de notre syndicat, le Syndicat National de l’Enseignement Secondaire (SNES).
Trois professeurs honnêtes, professionnels et réguliers à leur travail, auxquels on ne peut reprocher que leur participation à la grève du 29 janvier 2012, engagée par notre syndicat en toute conformité avec la législation en vigueur dans le pays.
Un abus supplémentaire, suite aux dernières grèves de l’enseignement secondaire, et qui vient s’ajouter à une noria de sanctions inciviles perpétrées par le Ministère contre les militants syndicaux, dont notamment:
- La révocation du Secrétaire général de la section notre syndicat (SNES) à Tidjikja, le collègue Abdoullah ould Sidina, de son poste de surveillant général au lycée de la ville, pour s’être abstenu d’enseigner dans un contexte de grève, tout en continuant à s’acquitter de son rôle de membre de l’administration. Une révocation intervenue avant même la publication du décret permettant aux surveillants généraux de tenir des classes. Révocation qui a touché bien d’autres plus tard.
- L’éviction de coordinateurs de disciplines et de responsables de laboratoires désignés suivant les critères, seulement pour avoir pris part aux mouvements de grève. La liste de ces collègues a été renvoyée dans les établissements avec ordre oral aux directeurs de collèges et lycées de remplacer tous ceux d’entre eux qui avaient pris part aux grèves;
- L’élimination des militants syndicaux de la surveillance et de la correction des examens nationaux, tâches qui ont été confiées à des instituteurs et des fonctionnaires des directions centrales, régionales et locales, sans le moindre souci de l’impact négatif de cet acte irresponsable sur la crédibilité des diplômes nationaux.
A titre d’exemples, au collège d’Aéré Mbar où le mot d’ordre de grève était suivi à 100% du corps enseignant, lorsque les membres de l’administration (dont le directeur du collège) n’avaient pas suffi à couvrir toutes les salles d’examen du BEPC, il a fallu demander main forte au lycée de Bababé, une localité voisine, alors que les professeurs de l’établissement attendaient sur place pour s’acquitter de cette tâche, comme ils avaient l’habitude de le faire. A Nouakchott, ces tâches ont été confiées, pro multis, à des fonctionnaires des directions régionales et centrales. Tout cela pour priver les militants syndicaux des modiques rétributions accordées à l’occasion de ces examens.
- L’éconduite des professeurs du lycée d’Akjoujt pour avoir participé aux grèves. A leur retour de la grève, le proviseur du lycée les a tout platement informés qu’il n’avait plus besoin de leurs services et qu’il les mettait à la disposition de la direction régionale.
Visiblement, ministère d’Etat à l’Education est en passe de devenir un ministère hors la loi, un ministère voyou. Paradoxalement! Car la mission d’un ministère de l’éducation est, justement, l’éducation. L’Education qui, avant tout, cultive le respect du droit, le civisme, le respect de l’être humain…
Nouakchott, le 29/07/2012
Le Secrétariat général
Copie:
- Internationale de l’Education (IE),
- UNESCO,
- Global Campaign for Education (GCE),
- Coalition des Organisations Mauritaniennes pour l’Education (COMEDUC)
- La Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM)
- La Presse
Syndicat National de
l’Enseignement Secondaire (SNES)
A 053 Ilot L, BP: 5434
Tel: 00 222 45247300
Mob. 00 222 26719629
Nouakchott - Mauritanie
