25-06-2012 20:55 - SNES - SIPES : Communiqué de presse.
Le Gouvernement mauritanien vient d’accorder une indemnité annuelle d’équipement de 20000 UM à compter de janvier 2013, destinée exclusivement aux enseignants exerçant dans les salles de classes. Soit une moyenne mensuelle de 1600 UM.
Cette décision intervient à la suite de la merveilleuse lutte disciplinée et soutenue des professeurs, et après les multiples contacts des syndicats de l'enseignement secondaire (SNES et SIPES) avec la plupart des acteurs nationaux pour les sensibiliser sur la souffrance des professeurs de l'enseignement secondaire et sur la situation désastreuse de ce secteur d’une manière générale, au moment où il est fermement établi que l’opinion publique est largement éclairée sur cette situation tragique.
Les syndicats de l’enseignement secondaire (SNES et SIPES) tiennent à informer l’opinion publique que cette mesure constitue un outrage et une insulte au professeur.
Il est inacceptable de jeter au professeur une indemnité aussi modique que tout honorable mauritanien moyen aurait honte d’ajouter à la dépense destinée à son âne ou son chien, à un moment où l'inflation bat tous les records. Surtout si l’on sait que l’indemnité d’un ministre de notre gouvernement est de 1600000 UM, c'est-à -dire 1000 fois plus, et l’indemnité de deux ministres est l’équivalent de celles de tous les professeurs exerçant dans les salles de classes.
Les deux syndicats soulignent que l’on ne peut s’attendre à mieux d’un gouvernement qui refuse de négocier avec les syndicats, s’évertue à opérer des retenues sur les salaires et indemnités des professeurs et entreprend effrontément le sabotage des diplômes nationaux, en l’absence des professeurs en exercice, écartés délibérément. On ne peut attendre mieux d’un tel gouvernement, à moins qu’il ne révise sa politique dans ce secteur et change d’attitude vis-à -vis des syndicats sérieux et représentatifs des travailleurs.
Aussi, tout en rejetant une telle injure, nous soulignons le caractère illégal de cette décision prise en l’absence de toute forme de concertation avec les syndicats et avec le haut conseil de la fonction publique, en dépit des dispositions de l'article 25 de la loi 93-09 portant statut général des fonctionnaires et agents contractuels de l’Etat.
Et, nous poursuivrons la lutte jusqu'à l’arrêt des mesures d'injustice, de marginalisation et de punition qui frappent les professeurs; et jusqu’à l’amélioration effective de leurs conditions et de celles du système éducatif dans son ensemble.
Le Syndicat indépendant des professeurs de l'enseignement Secondaire (SIPES)
Le Syndicat national de
l'enseignement secondaire (SNES)
