27-11-2025 17:16 - Tribune | Indépendance et réconciliation : l’avenir commence par la mémoire

Tribune | Indépendance et réconciliation : l’avenir commence par la mémoire

Le 28 novembre demeure l’une des dates les plus fortes de notre histoire collective. Jour d’indépendance, jour de souveraineté retrouvée, jour qui consacre officiellement la naissance d’un peuple déterminé à écrire son destin. Mais cette date porte aussi une cicatrice que nul ne peut ignorer : celle du massacre de nos 28 martyrs, exécutés en 1990 sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya.

Un crime d’État qui a occasionné une blessure profonde. Un drame qui marque encore la conscience nationale. Parce qu’une nation grandit lorsqu’elle a le courage de regarder son passé en face, nous devons rappeler avec gravité et dignité que ce chapitre sombre fait partie intégrante de notre histoire. 

La mémoire ne divise pas : elle responsabilise. Elle éclaire l’avenir pour que nul ne revive l’horreur du passé. Nous commémorons pour avancer. Et de cette mémoire jaillit un serment : Plus jamais ça.

Réconcilier l’Histoire pour construire demain

La récente visite du Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à Hodh Ech Chargui a remis au cœur du débat national un message essentiel : l’unité, la cohésion sociale et le développement équitable pour tous.

Ce discours ne doit pas flotter dans l’air du temps : il doit devenir la direction d’une marche nationale.

Reconnaître nos douleurs, c’est affirmer que chaque citoyen mérite justice. Reconnaître nos martyrs, c’est refuser l’exclusion et l’oubli. Reconnaître nos diversités, c’est embrasser la nation dans sa totalité.

La paix ne se décrète pas : elle se construit. Le développement ne suffit pas : il doit être partagé. La mémoire ne se tait pas : elle guide. Nous avons un devoir moral, historique, générationnel de faire de cette date non pas un rituel, mais un point d’ancrage pour une Mauritanie lucide, fraternelle et debout.

Pour une Mauritanie qui ne craint pas la vérité

Le 28 novembre n’est pas simplement un anniversaire : c’est un miroir. Il nous rappelle ce que nous avons réussi. Il nous confronte à ce que nous devons réparer. Il nous invite à bâtir ce que nous voulons devenir.

Nous rêvons d’une Mauritanie où la diversité n’est pas une blessure, mais une richesse. D’un pays qui assume son histoire pour mieux ouvrir son avenir. D’une nation qui célèbre son indépendance en honorant toutes ses mémoires.

Aux martyrs du 28 novembre, nous faisons ce serment : votre sacrifice ne sera jamais englouti par le silence. Votre mémoire nourrit notre exigence de justice. Votre souvenir éclaire notre marche vers l’unité.

Vive la Mauritanie indépendante, juste, et réconciliée.

Vive la Mauritanie pour tous, avec tous.

Amadou BA

Fonctionnaire des Nations Unies en RDC





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Source : Amadou BA
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Commentaires (1)

  • moukhabarat (F) 28/11/2025 12:41 X

    Les crimes commis contre les militaires et civil haalpulars sont injustifiables mais malheureusement explicables. Les haalpulars depuis 1966 se sont mis en position de confrontation avec la communauté maure sous des prétextes fallacieux comme quoi les maures étaient minoritaires... que les haalpulars pour ne dire toucouleurs pouvaient assurer le leadership d'une majorité noire etc...

    Viennent les évènements des années 80 avec la transcription du pular en caractères latins (j'y reviendrai), les mouvements scolaires animés par les haalpular, le projet avorté de coup d'Etat en 87, 89, 90, les Flam etc...

    Le fait de faire descendre le débat politique national au bas niveau d'une confrontation inter-ethnique entre beydanes et noirs (toucouleurs) était une tentative bête et criminelle pour la rwandisation de notre chère pays. Le plus stupide et lâche dans cette posture est pour les toucouleurs de se cacher derrière le vocable Noir de Mauritanie voulant donner l'illusion que leur combat associe des wolofs et des soninkés voire des haratines alors les haalpulars sont les plus sectaires qui soit.

    Un dénominateur commun à la majorité de ces malheureuses aventures est qu'ils sont menés par des castés (Sarr chuballo pour le coup d'état manqué de 87 et Thiam esclave pour les Flam ente autres...). Mais qui sont les castés toucouleurs devenus depuis peu haalpularen?

    Ce sont les sédentaires des deux rives du fleuve Sénégal sérères et wolofs qui ont été vassalisés par les peuls nomades et culturellement intégrés dans leur ensemble: ils sont sebe (esclaves soldats), chuballo (pecheurs), gawlo (griots), esclaves, cordonniers, céramistes, charpentiers etc... Lorsque l'Islam est entré dans cette zone ces castés ont embrassés l'islam et se sont révoltés. Ceux qui ont embrassés l'Islam se sont anoblis (les Torodos) par contre ceux qui ont ratés ce train sont restés dans leur statut de marginaux: c'est pourquoi on trouve par exemple des Thiam nobles et des Thiam esclaves.

    Je reviens sur la transcription du poular en caractère latins alors que le patrimoine historique peul est en caractères arabes? Ce choix qui a influencé tout l'espace peul vient de la ville mauritanienne de M'Bagne capitale de la caste des Chuballos parce que les castes qui ont raté le train de l'Islam ont une haine viscérale contre tout ce qui peut leur rappeler leur échec historique. La position de l'Etat mauritanien beydane (puisqu'il faut appeler un chat par son nom) de ne traiter qu'avec les hautes classes quelque soit l'ethnie a aggravé ces frustrations et les haratines l'on bien fait savoir et avec un certain succès.

    De plus nos hapulars ont été satellisés par leurs cousins du Sénégal qui ont une grande maitrise des rouages institutionnels de leur pays en plus de leur comportement tribal contrairement à la majorité des autres ethnies du Sénégal. Les haapulars du Senegal ont réussi grâce à leur entrisme dans le système politique sénégalais à arracher une législation foncière qui leur donne la main mise exclusive via les comités ruraux sur les terres du fleuve écartant de la sorte les autres sénégalais. La Mauritanie a eu une autre politique foncière qui ouvre l'accès aux terres du Fleuve à tous les mauritaniens.

    L'harmonisation de la politique foncière sur les deux rives est une question existentielle pour les halpulars du Sénégal et elle explique en grande partie leur implication très forte dans l'initiation des évènement de 89 contre les maures au Sénégal et dans laquelle nos halpulars ont servi de chair à canon. Tant que notre gouvernement n'a pas compris la force des liens que les halpulars du Sénégal entretiennent avec les nôtres il ne comprendra rien la question halpularen.

    Toutes les gesticulations présentes et passées sur les langues nationales, le passif humanitaire sont un écran de fumée pour cacher les vrai en enjeux qui est la question foncière voulue par les sénégalais.