30-10-2025 14:30 - France-Algérie : l’Assemblée nationale française adopte un texte de l’extrême droite contre l’accord de 1968
JEUNE AFRIQUE - À une voix près, les députés français ont adopté une proposition de résolution soumise par l’extrême droite pour dénoncer l’accord franco-algérien de 1968.
Coup de tonnerre à l’Assemblée nationale française : les députés ont adopté, par 185 voix contre 184, une proposition de résolution du Rassemblement national (extrême droite) visant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968, avec l’appui du parti de droite Les Républicains (LR) mais aussi Horizons, mouvement fondé par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe qui, en 2023, avait déjà surpris en se prononçant pour une abrogation de l’accord.
« C’est une journée qu’on peut qualifier d’historique pour le RN » (Rassemblement national), s’est aussitôt félicitée la cheffe des députés d’extrême droite Marine Le Pen, soulignant qu’il s’agissait du premier texte de son parti approuvé par l’Assemblée, en dépit des oppositions de la gauche, du camp présidentiel et du nouveau gouvernement.
Clauses spécifiques en matière d’immigration
Si la résolution n’a pas de valeur législative, Marine Le Pen a demandé au gouvernement de tenir « compte » du vote du Parlement sur son texte, qui appelle à dénoncer l’accord qui offre aux Algériens des clauses spécifiques en matière d’immigration et de séjour en France. « Nous considérons qu’il n’y a plus rien qui justifie le maintien de cette convention », a-t-elle insisté.
Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie (1954-1962), alors que la France avait besoin de bras pour soutenir son économie, permet notamment aux ressortissants algériens d’obtenir un titre de séjour de dix ans selon une procédure accélérée.
« Il y a cet accord, il fonctionne, il n’est pas complètement parfait, je vous le concède, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour », avait estimé le nouveau ministre de l’Intérieur français, Laurent Nuñez, le 19 octobre, interrogé sur cet accord alors qu’un récent rapport parlementaire proposait de le remettre en cause.
Son prédécesseur, Bruno Retailleau, avait quant à lui dit à plusieurs reprises son souhait de le contester. L’ancien ministre avait largement contribué à la dégradation des relations entre Paris et Alger.
(Avec AFP)
