29-10-2025 20:16 - Mauritanie : la fuite en avant de l’échec des réformes de Ould Ghazouani après plus de six ans de gouvernance

Mauritanie : la fuite en avant de l’échec des réformes de Ould Ghazouani après plus de six ans de gouvernance

Kassataya -- Les observateurs reviennent cette semaine sur la sortie médiatique du président mauritanien qui vient d’accorder un entretien à un journal saoudien « Asharq Al-Awsa » au cours duquel il passe en revue notamment son programme prioritaire après plus de six ans à la tête du pays.

Fidèle à sa vocation de président VIP à l’international, Ould Ghazouani revient notamment dans un entretien avec un journal saoudien sur les avancées de ses réformes engagées après sa réélection en 2024 après avoir participé à la conférence sur l’Investissement du futur à Ryad en Arabie Saoudite.

L’occasion est encore belle pour une sortie médiatique à laquelle il est habitué depuis 2019. L’investissement c’est le premier cheval de bataille du chef de l’Etat. Mais depuis plus de six ans, les investisseurs ne se bousculent pas à Nouakchott encore moins dans la capitale économique malgré des réformes fiscales alléchantes suivies d’autres réformes presque toutes sans succès.

La raison principale, la corruption à tous les étages qui continue de grever le trésor public et freiner les politiques publiques.

Les observateurs pointent surtout une fuite en avant de sa politique migratoire à deux vitesses en mettant en cause les critiques de l’opinion publique, de l’opposition et des organisations non gouvernementales nationales et internationales qu’il qualifie de malveillantes.

Au cœur de cette polémique c’est l’expulsion massive des migrants subsahariens et la violation des droits de l’homme. C’est également le flux des réfugiés maliens à la frontière dans le Hodh Chargui qui intéresse Ould Ghazouani qui entend bénéficier certainement des millions de rials de l’Arabie Saoudite, un partenaire privilégié des pays du golfe.

La troisième fuite en avant est relative à la lutte contre la pauvreté et la marginalisation des jeunes. C’est le pouvoir d’achat encore trop faible pour un pays riche comme la Mauritanie, la hausse de mendiants à Nouakchott et le chômage des jeunes qui sont pointés du doigt.

Et actualité oblige, Ould Ghazouani est revenu en filigrane sur le rapport de la cour des comptes 2025 en pointant un engagement national et moral contre la corruption. Une quatrième fuite en avant au cœur des dérives de la gestion des finances publiques, un frein à la décentralisation chère à Ould Ghazouani.

Cherif Kane



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Commentaires (4)

  • Tigre en papier (H) 29/10/2025 21:41 X

    Le président Ghazouani n'accorde pas d'importance à la décentralisation, comme en témoignent ses propos qui dénotent une méconnaissance du concept. Concernant les fuites en avant, nous assisterons probablement à une multiplication de ces incidents, pouvant atteindre une centaine. Durant son premier mandat, le président n'est pas parvenu à réaliser les objectifs principaux de son programme axés sur la lutte contre la pauvreté et l'aide à la jeunesse. Son agence TAAZOUR, malgré les milliards investis dans divers domaines, n'a pas produit les résultats escomptés, ce qui constitue l'un de ses échecs les plus notables.

  • Tigre en papier (H) 29/10/2025 21:40 X

    Durant sa carrière et son mandat à la tête de l'État, Ghazouani ne sera jamais en mesure de lutter efficacement contre la corruption. Il manque d'autorité pour sanctionner même les infractions mineures commises par les membres de son cabinet. Son administration, dirigée par un ancien ministre des finances d'Ould Abdel Aziz, reflète cette faiblesse, ce qui constitue un échec supplémentaire à inscrire à son bilan.

  • Tigre en papier (H) 29/10/2025 21:40 X

    Ghazouani a accordé cette entrevue car la Mauritanie, nation de taille petite, ne peut dissimuler ses problèmes de corruption et de détournements de fonds publics. Il préfère s'exprimer à l'étranger pour limiter la compréhension de ses propos par la population locale, évitant ainsi que l'opposition et certains mauritaniens émettent des doutes ou allèguent des manipulations si des chefs tribaux se sentaient indirectement accusés à travers leurs représentants dans ce système de malversations organisées.

  • Tigre en papier (H) 29/10/2025 21:40 X

    La majorité des Mauritaniens, particulièrement la classe politique, est consciente que le président Ghazouani ne pourra lutter efficacement contre la corruption avec un Premier ministre dont la réputation est ternie par ses échecs répétés et qui est considéré comme inadapté aux enjeux nationaux. Que Ghazouani s'exprime sur des questions intérieures ou extérieures, ses propos ne suscitent guère de réactions et passent généralement inaperçus.