SHEMS MAARIF - L’organisation “Ensemble pour la réduction des accidents de la route” a tiré la sonnette d’alarme dans un rapport publié dimanche, révélant un lourd bilan : au moins 15 personnes ont perdu la vie dans des accidents de la circulation au cours de la première semaine de septembre. Un chiffre partiel, avertit l’ONG, en raison du manque d’informations sur l’état des blessés et de l’absence de données sur certains sinistres.

Le rapport ne recense en effet que les accidents ayant entraîné des décès, excluant les nombreux incidents ayant causé uniquement des blessures. Le bilan réel pourrait donc être bien plus dramatique.

Le 1er septembre, deux accidents mortels ont été signalés : sur la route de Nouadhibou (km 20), quatre personnes ont trouvé la mort et une autre a été blessée. Le même jour, un accident sur la route de Rosso (km 75) a fait un mort.

Le 3 septembre, trois accidents ont été recensés, dont un particulièrement tragique sur l’axe Akjoujt–Atar. Trois membres d’une même famille y ont perdu la vie, tandis que deux autres personnes ont été blessées.

Le 4 septembre, un accident à l’entrée ouest de Kiffa a causé la mort de deux enfants sur le coup, blessant grièvement un troisième ainsi que le conducteur. Un autre accident sur la route de l’Espoir (km 38) a également coûté la vie à une personne.

Le 6 septembre, un accident à l’entrée est de Sangrava a provoqué la mort d’un homme et blessé une autre personne. Le même jour, un enfant de 4 ans a été mortellement fauché dans le village de Bouhdeida (Aleg). Le 7 septembre, un accident survenu aux abords de l’aéroport d’Aioune a entraîné la mort de deux jeunes hommes et blessé un troisième.

Le rapport souligne que ces chiffres ne sont pas de simples données statistiques, mais le reflet d’une tragédie humaine qui frappe des familles entières. L’ONG appelle les autorités à une réaction urgente face à ce qu’elle qualifie de “guerre des routes”.

Elle préconise le lancement immédiat d’un plan d’urgence pour la sécurité routière, en particulier durant la saison des pluies et la période des festivals. L’organisation insiste également sur la nécessité d’accélérer les travaux de réhabilitation des routes, tout en saluant les efforts récents, notamment sur la route de l’Espoir, désormais “dans son meilleur état depuis des décennies”.

Le rapport critique par ailleurs l’insuffisance du contrôle routier. Il appelle à une vigilance accrue des postes de sécurité, à une répression plus stricte des excès de vitesse, de la surcharge et des autres infractions. Il recommande aussi des campagnes de sensibilisation massives, impliquant la société civile, les médias, ainsi que les imams et chefs religieux.

Enfin, l’ONG déplore l’inaction du ministère de l’Équipement et des Transports, accusé de n’avoir pris aucune mesure renforcée en cette période critique. L’Entreprise des Travaux d’Entretien Routier est également pointée du doigt pour son absence de réaction face aux tronçons abîmés, anciens ou récemment détériorés par les pluies.

Aucune campagne de sensibilisation à large échelle n’a, selon le rapport, été lancée pour freiner la montée alarmante des drames routiers.