20-07-2025 16:55 - Le mouvement « Kafana » dénonce l’arrestation du journaliste Chinguitty et salue la mobilisation des avocats

SHEMS MAARIF -
Dans un communiqué rendu public samedi à Nouakchott, le mouvement « Kafana » a exprimé son « profond rejet » des conditions dans lesquelles le journaliste Mohamedi Chinguitty, membre de sa cellule de communication, a été arrêté et présenté devant la justice.
« Le voir comparaître menotté, comme un criminel de droit commun, constitue une humiliation injustifiée et un précédent inquiétant pour la liberté de la presse dans notre pays », a affirmé la mouvance.
Face à ce qu’il qualifie de « tentative manifeste de museler les voix libres et de restreindre les libertés fondamentales », le mouvement Kafana a tenu à saluer publiquement le collectif d’avocats qui assure la défense du journaliste.
« Leur engagement est un acte patriotique honorable face aux méthodes d’intimidation et de pression psychologique infligées aux porteurs de la parole publique », souligne le communiqué.
Le mouvement attire également l’attention sur « l’anomalie juridique » consistant à regrouper le dossier de Mohamedi Chinguitty avec ceux d’autres accusés laissés libres, interrogeant sur la logique de cette mesure : « Pourquoi maintenir en détention un journaliste alors que d’autres prévenus, pourtant inculpés dans le même dossier, comparaissent en toute liberté ? »
Dans un contexte qu’il juge marqué par une recrudescence des atteintes à la liberté d’expression, le mouvement affirme que « la profession d’avocat prouve, à travers cette mobilisation exemplaire, qu’elle peut encore se dresser aux côtés des opprimés et des injustement accusés ».
« Nous exprimons notre gratitude à chaque avocat qui a choisi de défendre notre confrère avec dignité et professionnalisme », poursuit le communiqué, en citant la liste des quinze avocats engagés dans ce dossier.
Le mouvement Kafana a enfin tenu à remercier les journalistes, les blogueurs, ainsi que les militants des droits humains qui ont accompagné le procès et apporté un « soutien moral visible à la cause de la liberté d’expression ».
Et de conclure : « Nous restons fermement attachés au droit de tous les citoyens, et de nos membres en particulier, à exprimer librement leurs opinions dans le cadre des lois, et continuerons de défendre avec constance l’État de droit et la dignité de la presse nationale. »