23-03-2015 06:30 - A dieu Lemrabott par Mme Turkia Daddah, ancienne directrice de l'ENA

A dieu Lemrabott par Mme Turkia Daddah, ancienne directrice de l'ENA

Turkia Daddah - Ancienne directrice de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), j’ai eu le grand privilège de contribuer à la formation de Lemrabott Sidi Mahmoud Ould Cheikh Ahmed, dans le cadre de la première promotion du cycle A Long.

Lemrabott fut un membre remarquable de cette brillante promotion ; conseils de classe, corps professoral et administration confondus avaient alors rendu hommage aux capacités intellectuelles et aux qualités humaines de l’étudiant hors pair. Son raffinement, sa finesse, sa sagesse et son extrême courtoisie, couplés à une élégance naturelle, lui ont valu tout au long de son séjour à l’ENA sympathie et respect unanimes.

L’on ne s’étonnera pas alors de ce que l’attention de la directrice que j’étais ait rapidement été frappée par la maturité et le sérieux du jeune élève, et surtout par ses capacités de compréhension et d’assimilation des enseignements majeurs de l’école de cette époque, à savoir le service de L’État et le sens de l’intérêt général.

Un vrai responsable, un grand administrateur et un homme d’État était en train de naitre et grandir et les remarquables vertus de l’énarque Lemrabott Sidi Mahmoud se sont, en effet, rapidement épanouies, dans le cadre d’un parcours professionnel d’une grande richesse.

Nos chemins se sont souvent croisés dans le cadre de réflexions et d’actions communes au service du pays. Notre souci commun pour la construction d’un État solide et juste, d’une administration efficace proche des populations et à leur service, nous a rapprochés au fil des ans et c’est ainsi que le respecté ancien élève est devenu, plus qu’un ami, un véritable fils.

Comme tout le monde j’ai eu bien des occasions d’admirer, sa force de travail, son esprit méthodique, ouvert et moderne mais aussi son sens des relations humaines, ce dont témoignent tout ceux qui l’ont croisé dans la sphère professionnelle, collaborateurs à tous les niveaux et citoyens de toutes conditions.

C’est à cette intelligence et à l’idée qu’il se faisait de sa patrie que j’attribue son implication dans le jeu politique, dont il comprenait et goûtait les règles et qui, je pense, lui constituaient un défi et une stimulation sans fin.

Son sens du civisme le faisait souffrir du laisser-aller voire du délabrement caractéristiques de certains services de l’État et, là où il a servi, il s’est efforcé de donner une image digne de son pays et de son peuple.

La mort a interrompu le remarquable parcours d’un valeureux fils de la Mauritanie, et d’un grand serviteur de l’État, parcours nourri de bout en bout par une vision de progrès et par un comportement de patriote.

Dimanche 8 mars 2015, Lemrabott nous a quittés pour entrer dans l’histoire comme un grand ministre, un grand administrateur, un citoyen hors pair. Un exemple pour les générations à venir. Adieu fils, adieu ami délicat et attentionné, le chagrin et l’émotion de ton départ ne me quitteront pas avant longtemps.

Inna lillahi we inna ileyhi raji’oune.

Turkia Daddah

Par la suite, j’ai eu la chance de suivre son parcours professionnel exceptionnel et brusquement interrompu par la mort.



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Commentaires (3)

  • moukhabarat (F) 23/03/2015 14:28 X

    Lemrabott avait énormément de qualités dont celle de ne pas savoir faire mal à quiconque.

  • KANTAKI (H) 23/03/2015 09:00 X

    Ce sont les meilleurs qui s'en vont les premiers. Lemrabott, administrateur hors pair était depuis quelques années en voie de garage, ce qui était dommage. Ne l'oublions pas dans nos prières, et prenons le comme exemple!

  • zelimkhan2 (H) 23/03/2015 07:25 X

    Brillant, intelligent et travailleur. Certes. Peut-on être loyal et juste lorsque les politiques conduites et auxquelles il a apporté son concours ont été exclusives, racistes, népotistes et injustes ? Un véritable administrateur, un homme d’Etat comme vous dites doit pouvoir dire NON et rendre le tablier pour être en adéquation et conformité avec ses idéaux. En la matière, dans l’histoire de la Mauritanie, seul M. Dafa Bakary a, sans doute pour d’autres raisons, su dire NON. En tissant des lauriers aux uns et aux autres, mesurez la portée de vos propos ne serait-ce que par respect à tous ceux qui ont souffert par le fait des politiques menées et qui trouvent leur prolongement dans les hommes car ce sont eux qui incarnent l’administration : la puissance publique.