17-03-2015 01:30 - Hommages à Lemrabott Ould Sidi Mahmoud

DIA Djibril Demba - La disparition de Lemrabott Sidi MahmoudOuld Cheikh Ahmed compte parmi celles d'hommes publics Mauritaniens qui m'ont le plus touché. J’ai eu le plaisir de travailler avec des aînés bienveillants au Ministère de l’Intérieur, mais Lemrabott SMOCA était tout simplement un frère. Je l'ai connu dès son 1er passage comme Ministre de l'Intérieur en 1996, je crois.
J'occupais à l'époque le poste d'Inspecteur de l'Administration Territoriale dans ce Département. Et j'ai été son collaborateur à chacun de ses passages. C'est d'ailleurs lors du dernier, que je suis passé aux Nations Unies en décembre 2002. Il avait à l'époque tout fait pour me convaincre de rester.
L’homme avait beaucoup de qualités. Au plan vestimentaire, ce qui frappe chez lui, c'est d'abord son élégance et sa bonne humeur. Qu’il soit en costume ou en boubou, l’homme était toujours « tiré à quatre épingles » comme on dit.
Il affectionnait surtout de s’habiller en Négro-Africain en portant un boubou assorti d’une chemise taillée à la traditionnelle ou « daandeturki » et de babouches de nos cordonniers « paɗemukke ou maraakiish ». En cela, il symbolisait la diversité culturelle du peuple Mauritanien.
Au plan intellectuel et professionnel, il était d'une rare intelligence et d'une grande capacité d'écoute. Rigoureux au travail, c'est également un homme qui maitrise ses dossiers, lit littéralement tout document qui lui est adressé et l'annote dans les moindre détails, sans oublier de faire le suivi par lui-même des dossiers les plus importants.
Appliqué, il avait une belle plume dans les deux sens : il rédigeait bien et avait une belle écriture qui se reflétait jusque dans sa signature qui ne passait pas inaperçue.
L’homme était exigeant tant au niveau de la qualité du travail de ses collaborateurs que de la propreté dans les bureaux. Quand il effectuait des visites dans les services, il n’hésitait pas à vous montrer les toiles d’araignées suspendues au plafond ou la poussière qui s’est accumulée sur les piles de dossiers.
Au plan social, il était très humain.Généreux et courtois, il était soucieux des conditions de travail et du bien-être de ses collaborateurs. Comme ses collaborateurs aux Ministères des Finances, de l’Éducation Nationale, du Développement Rural, etc., je suis de ceux qui peuvent en témoigner.
Adieu grand frère: YooAllaahuyurmeyaafomaa, haarnumaAlajnna.
Moktar LAM
Niamey, Niger