09-01-2014 00:37 - Encore une «hérésie»
Quelque part vers Nouadhibou, un jeune mauritanien aurait blasphémé le Prophète (PBL). C’est plus que suffisant pour soulever l’ire nationale. Un de nos compatriotes y est allé particulièrement fort, en mettant à prix la tête du « blasphémateur ».
Car, cette fois, les propos injurieux ne viennent pas de bien loin. Ni des Pays-Bas ni du Danemark. Mais de notre propre société. Quelque chose ne va pas. Il doit bien être fou, celui-là . Ou très fauché. La parole s’arrête, quand elle atteint Allah et son illustre prophète (PBL). Celui qui n’a rien pu contre le monde d’ici-bas déclare que la fin du Monde est arrivée.
C’est exactement le cas de ce jeune dérouté, apostat par excellence, qui est allé beaucoup plus loin que Birame. Quelle est belle, l’incinération des traités de Khlil, face aux insultes au Prophète d’Allah (PBL) ! Personne ne peut nier la gravité d’un tel agissement.
Aucune eau, aucune peine ne peuvent laver cet insolent qui se permet d’insulter plus d’un milliard de musulmans, sur une terre d’islam à cent pour cent. Indéfendable. Injustifiable. Impardonnable. Le Prophète (PBL), en plus d’être la personnalité la plus respectable de l’humanité est, aussi, le plus important symbole d’Allah sur terre, le plus emblématique signe de l’islam.
Cela dit et malgré leur différence de degré de gravité, les deux actions se ressemblent. Car, au-delà de tout cela, que faut-il entrevoir ? Déjà , certains commencent à entrer dans plus de détails. Le diable y réside. Un homme ne décolère pas, en apprenant l’infâme acte, ne se maîtrise plus et déclare, sans détour, qu’hier, c’était un Hartani et aujourd’hui, un forgeron !
Où allons-nous ? Même si les actes de l’un comme de l’autre n’engagent pas leur famille, a fortiori leur communauté, il est cependant important de procéder à une profonde analyse, pour entendre les messages que les auteurs de ces agissements veulent faire passer.
Nul ne peut contester que le Prophète de l’islam (PBL) soit une bénédiction pour l’Humanité. Ses actes et paroles constituent le socle d’une société équitable où femmes et hommes ont à vivre en frères et sœurs. Sans particularismes ni iniquités. Sans injustice ni défaveurs. L’amour sincère du Prophète (PBL) est une exigence de la croyance. Sans celui-là , celle-ci est incomplète.
Les marches acharnées de dénonciation n’attestent de rien. Les colères feintes, assorties de larmes de crocodile, ne suffisent pas, face à l’Omniscience et à la Grandeur d’Allah qui sait tout et décrypte tout. Aimer véritablement le Prophète (PBL), c’est incarner les valeurs auxquelles il a consacré sa vie : justice, amour du prochain, modestie, fraternité islamique, égalité entre les musulmans, soient-ils d’Ethiopie, de Perse, de Roumanie ou de Chine.
Aimer sincèrement le Prophète (PBL), c’est se savoir mortel, sans rien de plus que les autres, si ce n’est le degré d’exécution et de conformité aux recommandations d’Allah et de son Messager (PBL). C’est seulement ainsi que nous contribuons à l’ancrage de ce système de valeurs qui permet d’éclairer l’humanité, longtemps plongée dans les ténèbres de la Jahiliya et de la turpitude, où seules les lois de la jungle prévalaient. Rien ne peut justifier une quelconque atteinte au Prophète (PBL).
Rien, strictement rien. Mais c’est l’occasion, pour chaque mauritanien, de s’examiner en conscience. Suis-je véritablement sur les pas du Prophète (PBL) ? En ses actes et paroles ? Regardons bien autour de nous. Revoyons nos attitudes. Nos regards envers l’autre. Non pas le mécréant mais, d’abord, notre frère musulman.
Rappelons-nous certaines anecdotes du temps du Prophète (PBL) qui devraient nous servir d’enseignements. Celle, par exemple, d’Abou Thar (Bénédictions d’Allah sur tous les deux) qui dit, une fois, à Bilal, le muezzin du Prophète (PBL) : « Ô fils de la négresse ! », la suite, vous la connaissez. Ou celle de Salman Erroumi ou de Zeïd, l’esclave du Prophète devenu son frère et mari de sa cousine, la fille de sa tante qu’il mariera lui-même, après Zeïd.
Jamais « ô esclave, ô forgeron » ne fut entendu, en ces cénacles bénis. Certainement que si les musulmans étaient restés sur la « Mahajetou El Beid’aa » (le Droit Chemin) dont le jour est comme la nuit, la société n’aurait pas engendré des hommes si désinvoltes et si immoraux au point de proférer des insanités à l’égard du plus grand homme que l’Humanité ait connu. A y réfléchir, la responsabilité de tous est engagée.
Sneïba
