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16-12-2025

05:00

La Cedeao menace la Guinée-Bissau de « sanctions ciblées » après le coup d’État

JEUNE AFRIQUE - Réunis en sommet à Abuja le 14 décembre, les chefs d’État ont examiné la situation politique en Guinée-Bissau et au Bénin. L’élection présidentielle en Guinée s’est également imposée comme sujet majeur, qualifiée par le président de la Commission de « progrès significatif » dans le « processus de transition ».

La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a menacé d’imposer « des sanctions ciblées » à toute personne qui tenterait d’entraver le retour à un régime civil en Guinée-Bissau à la suite du coup d’État du mois dernier.

Cette décision intervient après un sommet ordinaire des chefs d’État du bloc régional à Abuja, au Nigeria, dont l’ordre du jour a été dominé par le putsch en Guinée-Bissau et un autre avorté au Bénin il y a une semaine.

« Les autorités imposeront des sanctions ciblées aux individus ou groupes de personnes qui entravent le processus de transition », a déclaré le président de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray.

Il a également précisé que la force de maintien de la paix de la Cedeao, déployée depuis 2022 en Guinée-Bissau, était « autorisée à assurer la protection de tous les dirigeants politiques et des institutions nationales ».

Au nom de la « solidarité régionale »

La Cedeao a également condamné le coup d’État avorté au Bénin, qui a conduit le Nigeria à déployer des avions de chasse et des troupes, pour soutenir le gouvernement. L’organisation régionale a indiqué que d’autres soldats arriveraient prochainement depuis le Ghana et la Sierra Leone. Le bloc régional avait déjà été secoué par une série de putschs entre 2020 et 2023 au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger, pays toujours dirigés par des juntes militaires.

« Les événements de ces dernières semaines ont montré concrètement ce que signifie la solidarité régionale », avait souligné Touray lors de la cérémonie d’ouverture du sommet à Abuja, qui avait été planifié avant le coup d’État en Guinée-Bissau et la tentative de prise de pouvoir militaire déjouée au Bénin.

« Progrès significatif » en Guinée

Mais ceux-ci se sont imposés comme des sujets majeurs à l’ordre du jour, tout comme l’élection présidentielle du 28 décembre en Guinée, que le président de la Commission a qualifiée de « progrès significatif » dans le « processus de transition ».

Des déclarations qui interviennent alors que le chef de la junte en Guinée, Mamadi Doumbouya, brigue la présidence malgré une promesse antérieure de ne pas se présenter, et que l’opposant exilé et ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a été exclu du scrutin.

Interrogé sur la crédibilité du vote en Guinée, Omar Alieu Touray a déclaré : « Nous espérons que les élections seront crédibles, transparentes et équitables. »

L’AES et la sécurité commune

La sécurité dans la région du Sahel, où des groupes jihadistes mènent des insurrections dans plusieurs pays, a également été abordée. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont quitté la Cedeao et formé leur propre organisation, l’Alliance des États du Sahel (AES).

La semaine dernière, Touray a appelé à des négociations avec l’AES sur les questions sécuritaires communes, alors que le conflit continue de s’étendre vers le sud. « Aucune frontière ne peut nous protéger de la violence », a prévenu le président sierra-léonais Julius Maada Bio, qui assure la présidence tournante de la Cedeao.

(Avec AFP)





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