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29-10-2025

12:30

Crise pharmaceutique en Mauritanie : pénuries et spéculation inquiètent

Shems Maarif -- Le journaliste Habiboullah Ould Ahmed alerte sur une crise grandissante dans le secteur des médicaments en Mauritanie, qualifiant la situation de « hors de contrôle ». Selon lui, le pays fait face à une pénurie sévère de médicaments essentiels, aggravée par un monopole évident de certains acteurs du marché.

Dans une lettre adressée à la commission ministérielle multisectorielle chargée de la réforme du secteur pharmaceutique, Ould Ahmed précise que le marché local connaît une quasi-disparition des traitements pour les maladies cardiaques, rénales, le diabète et les troubles nerveux.

Les médicaments pour maladies chroniques sont presque absents des pharmacies hospitalières, qui ne disposent que de quantités limitées d’antibiotiques et de produits antipyrétiques.

Le journaliste déplore par ailleurs l’inaction de la Centrale d’Achat des Médicaments (CAMEC), désormais « absente ou marginalisée » du marché. Selon lui, l’institution ne parvient plus à réguler les prix ni à assurer l’approvisionnement, face à un secteur privé qui la bloque et l’empêche de jouer son rôle naturel.

La spéculation des commerçants inquiète également : dans certaines régions, un médicament peut se vendre jusqu’à trois fois son prix officiel. Un produit coûtant 2 000 anciennes ouguiyas dans le centre de Nouakchott peut atteindre 6 000 dans les périphéries.

Ould Ahmed critique également l’expérience de distribution des médicaments, qu’il juge « moribonde » : une initiative politique improvisée, sans planification ni perspectives claires.

Il dénonce enfin la nouvelle loi sur la pharmacie, qualifiée de « controversée », estimant qu’elle ne régule pas le secteur mais alimente le chaos et les tensions. Il appelle à une révision concertée, réunissant gouvernement, pharmaciens, investisseurs et fournisseurs, afin d’établir une réglementation juste et efficace.

Le journaliste conclut en soulignant le manque d’uniformité des prix, la distribution anarchique des médicaments et la nécessité de revoir les procédures pour garantir transparence et qualité des services de santé.



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