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Le PRAPS-2 valorise ses acquis en faveur d’un pastoralisme résilient et durable au Sahel et en Afrique de l’Ouest
L’Unité régionale de coordination du Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel-Phase 2 (PRAPS-2) tient, du 27 au 30 octobre 2025 à Nouakchott en Mauritanie, une rencontre régionale de validation des notes de capitalisation des expériences des cultures fourragères et de sécurisation foncière dans ses six pays d’intervention.
Dans le cadre de son axe stratégique sur la gestion durable des ressources naturelles, le PRAPS-2 déploie des actions visant à promouvoir les cultures fourragères comme réponse fondamentale aux déficits alimentaires du cheptel durant les périodes de soudure et de chocs climatiques.
En outre, le projet renforce les approches de gouvernance foncière, en tant que levier essentiel pour garantir un accès sécurisé des pasteurs aux parcours au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
La rencontre régionale réunit des opérateurs de production fourragère des six pays d’intervention du PRAPS-2 (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad), les représentants des services nationaux concernés, des experts du projet aux plans régional et national, ainsi que des partenaires de mise en œuvre (IRAM, UEMOA et IRED). Elle s’inscrit dans une démarche de capitalisation au fil de l’eau, visant à documenter et à diffuser les bonnes pratiques, tout au long de la réalisation du projet.
À l’issue des quatre jours de travaux, plusieurs livrables seront finalisés et validés, notamment des notes de capitalisation sur les expériences de cultures fourragères et de sécurisation foncière des parcours pastoraux, des fiches de success stories illustrant les acquis, ainsi qu’une feuille de route régionale pour poursuivre le processus de capitalisation et favoriser la mise à l’échelle des interventions réussies.
Dans son allocution d’ouverture des travaux, M. Mohamed Ould Ahmed BENANE, Secrétaire permanent du Comité national du CILSS (SP/CONACILSS) de la Mauritanie, a salué les avancées du PRAPS-2, notamment l’élaboration d’une stratégie régionale de production fourragère, déclinée en plans d’actions nationaux, des appuis techniques ciblés, une coordination active entre les pays et l’accompagnement technique et logistique des producteurs.
Ces efforts ont permis d’atteindre une production de 9 000 tonnes de matières sèches (MS) de fourrage cultivé, jalon important vers la cible de plus de 22 000 tonnes MS d’ici 2027. M. BENANE a également mis en lumière le soutien du projet aux initiatives de gouvernance foncière pastorale, à travers des instruments tels que les chartes foncières, les conventions locales et les cadres de concertation nationaux et régionaux, favorisant une mobilité apaisée et un accès aux ressources pastorales.
Ces acquis, selon lui, constituent une base solide pour orienter les politiques publiques et les dynamiques régionales vers une économie pastorale durable, inclusive et porteuse de stabilité.
Quelques enseignements tirés de la promotion des cultures fourragères
Les expériences de cultures fourragères ont démontré leur faisabilité technique et leur rentabilité économique. Trois pays (le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal) ont opté pour la mise en œuvre de modèles technico-économiques axés sur les cultures fourragères sous-pluies. La Mauritanie, le Niger et le Tchad ont, pour leur part, privilégié les cultures fourragères irriguées, tout en intégrant de manière plus modérée les cultures sous-pluies.
Les initiatives conduites révèlent une combinaison de systèmes de production incluant des cultures pluviales, irriguées et à double vocation (alimentaire et fourragère). Elles mettent en évidence une grande diversité d’espèces cultivées telles que le sorgho, le maïs, le niébé, le dolique, le Panicum, le Brachiaria, le Maralfalfa, le Mucuna et le pois d’Angole. Ces initiatives s’inscrivent dans une approche intégrée qui englobe les volets de production, de transformation, de stockage, de commercialisation et de gouvernance.
Une pluralité d’acteurs est impliquée dans ces démarches de production fourragère : producteurs et agropasteurs, institutions publiques, services déconcentrés, centres de recherche et partenaires techniques. L’ancrage communautaire constitue un pilier central, favorisant une forte mobilisation des coopératives, des groupements de femmes et de jeunes, ainsi que des agro-entrepreneurs.
La durabilité et la mise à l’échelle des expériences de cultures fourragères exigent la levée des contraintes structurelles (accès aux semences, foncier, financement, infrastructures) et une approche intégrée, inclusive et coordonnée. Une structuration solide des chaînes de valeur, un accès sécurisé au foncier, un appui technique continu, des mécanismes de financement adaptés et une coopération régionale forte s’imposent pour faire des cultures fourragères un pilier central du développement rural durable et de la sécurité alimentaire animale et humaine au Sahel.
Financé à hauteur de 297, 73 milliards de francs CFA (517 millions de dollars US) par la Banque mondiale et les Etats participants, le PRAPS-2 œuvre au renforcement de la résilience des pasteurs et des agropasteurs dans certaines zones ciblées du Sahel. Sa coordination régionale est assurée par le Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS).
Lire aussi la note de capitalisation sur la contribution du PRAPS-2 à la sécurisation du foncier pastoral et l'article y relatif : https://urls.fr/jMk0Lt
