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Inondations meurtrières, un drame qui se répète chaque année
Shems Maarif -- Les fortes pluies et orages enregistrés ces dernières heures ont une nouvelle fois causé des pertes humaines et d’importants dégâts matériels dans plusieurs wilayas de Mauritanie. Selon le Comité technique d’intervention, un jeune homme a péri noyé dans la moughataa de Rkiz, dans la wilaya du Trarza, tandis que des dizaines de maisons se sont effondrées dans différentes localités du pays.
Les communes de Tamchekett (Hodh El Gharbi), M’Bout et Monguel (Gorgol), ainsi qu’El-Bat’ha (Brakna), aujourd’hui complètement isolée, comptent parmi les zones les plus touchées. Dans la wilaya de l’Assaba, neuf maisons se sont écroulées à Hassi Ayara, et plusieurs foyers ont été envahis par les eaux à El Ghayra.
Au Brakna, quarante familles installées près de Touejigjit ont vu leurs habitations endommagées, tandis que le pont en terre de la route de l’Espoir a subi d’importants dommages.
À Atar, dans la wilaya de l’Adrar, l’effondrement partiel de la digue censée protéger la ville a perturbé la circulation dans plusieurs quartiers, mettant en lumière la vulnérabilité des infrastructures face aux aléas climatiques.
Cette situation, malheureusement, n’est pas nouvelle. Chaque saison des pluies en Mauritanie apporte son lot de drames : maisons détruites, populations déplacées, routes coupées, infrastructures endommagées… et trop souvent, des pertes humaines.
Malgré les alertes répétées, les plans de prévention peinent à se concrétiser sur le terrain. Les mêmes localités se retrouvent affectées année après année, dans un cycle qui semble s’installer durablement, faute de solutions durables et d’un véritable plan de résilience adapté aux réalités locales.
Le Comité technique d’intervention appelle aujourd’hui à des actions urgentes pour rétablir les barrages, digues et routes endommagées, et limiter les risques pour les populations. Mais au-delà de l’urgence, c’est une réflexion de fond qu’il faut engager sur l’aménagement du territoire, la construction d’infrastructures résistantes, et surtout, la volonté politique d’investir durablement dans la prévention.