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11-09-2025

17:30

Rumeur de remaniement : l’échec du Gouvernement Ould Ndiay appelle une refonte en profondeur, pas un simple ajustement

Mohamed Sidatt -- À mesure que s’intensifient les spéculations sur un remaniement ministériel, une évidence s’impose : le programme d’urgence, pierre angulaire du gouvernement actuel et lancé il y a six mois dans un tourbillon de promesses, a échoué lamentablement.

Présenté comme une bouée de sauvetage, il n’aura été qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Les problèmes structurels demeurent intacts, et croire qu’un simple changement de visages suffira à inverser la tendance relève de l’illusion.

Conçu à la hâte et enveloppé d’un battage médiatique sans précédent, ce programme avait dès le départ suscité des doutes sur sa cohérence avec le programme gouvernemental annuel. Six mois plus tard, ces doutes se confirment. Derrière les visites officielles minutieusement mises en scène et les discours triomphants, la réalité demeure implacable : sur le terrain, rien n’a changé.

Les citoyens affrontent toujours les mêmes difficultés : coupures d’eau et d’électricité, routes impraticables, services publics à bout de souffle. Le délai initial de trois mois, annoncé à grand renfort de communication, est aujourd’hui largement dépassé.

Quant aux proclamations vantant « 50 % d’objectifs atteints », elles manquent cruellement de transparence : aucun indicateur précis, aucune donnée vérifiable, aucun impact réel. Cette opacité traduit une gestion plus préoccupée par l’image que par les résultats.

Plus préoccupant encore, ce programme a occulté les menaces majeures qui pèsent sur le pays : la progression du terrorisme aux frontières, le désespoir d’une jeunesse privée de perspectives, et des fractures sociales qui ne cessent de s’élargir.

Sous couvert d’urgence, le pouvoir s’est contenté de slogans vides, évitant de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité. Dans ce contexte, un simple remaniement ministériel ne saurait suffire.

Le mal est structurel : un gouvernement fragmenté, paralysé par les rivalités internes et les ambitions personnelles, où certains ministres paraissent davantage préoccupés par la succession présidentielle que par le service de la nation.

Monsieur le Président, l’heure n’est plus aux ajustements cosmétiques. Face à l’insécurité croissante, aux divisions internes et à une défiance populaire de plus en plus forte, le pays exige un choix courageux et clair : demander la démission du Premier ministre et de son équipe, et mettre en place un gouvernement resserré, cohérent et exclusivement tourné vers l’action.

Les Mauritaniens n’attendent plus des discours ni des illusions, mais des mesures concrètes, capables de restaurer la confiance et de redonner espoir. Le temps des demi-mesures est révolu. Celui des décisions fortes est arrivé.

Reste une question, Monsieur le Président : aurez-vous le courage d’assumer ce choix ?



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