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Union des Musulmans francophones contre l'extrémisme
Des Musulmans francophones venus du monde arabe et d'Europe se sont retrouvés la semaine dernière à Dakar pour parler des moyens d'améliorer l'image de l'Islam, de rejeter l'extrémisme et le terrorisme, et d'encourager la liberté de croyance et la tolérance.
"Ce séminaire, qui a rassemblé des représentants de vingt pays musulmans de tous les continents, nous a permis de réfléchir à l'Islam et de parler de la sécurité, de la paix et du terrorisme en Afrique et au Maghreb, et de ses implications sur l'ensemble du monde", a expliqué Muhammad Baro, le porte-parole de cette conférence, le 26 août.
Des imams, des représentants des ordres soufis et des membres d'organisations islamiques modérées ont assisté au 7ème Colloque international des Musulmans de l'espace francophone (CIMEF) dans la capitale sénégalaise, a fait savoir essahraa.net.
Soulignant la "menace que représentent les groupes terroristes agissant au nom de l'Islam", Baro a expliqué que cette conférence de quatre jours était destinée à montrer au monde que les extrémistes ne sont en rien représentatifs de la population musulmane.
"Le monde ne doit pas oublier les circonstances qui ont donné naissance à ces groupes extrémistes", a-t-il rappelé.
"Nous avons demandé lors de ce symposium que les pays du monde qui luttent contre le terrorisme tiennent compte de ces considérations et recherchent des solutions plus efficaces, en s'attachant à lutter contre le cœur-même du terrorisme plutôt que de s'attacher à l'aspect superficiel des choses", a-t-il expliqué à Magharebia.
Pour lutter contre le terrorisme mondial, a-t-il insisté, "la question de l'idéologie doit être réglée et le concept de terrorisme doit être clairement défini". "La nature profonde des peuples musulmans doit être étudiée, à savoir que ce sont des peuples qui souffrent de la pauvreté, de l'oppression et de l'exploitation de leurs ressources", a ajouté Baro.
Les participants à cette conférence se sont penchés sur les problèmes résultant des désaccords entre les différents courants islamiques.
"Si nous souhaitons parvenir à l'unité, nous devons travailler ensemble, dans un climat de collaboration et de confiance mutuelle", a déclaré le président du Conseil suprême islamique du Sénégal, Iyane Thiam.
Le chef du mouvement Al-Falah a reconnu que les Musulmans du monde entier doivent coopérer.
"L'unité est essentielle dans l'Islam, et les enseignements du Prophète, que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur Lui, doivent nous permettre de trouver une solution à tous les problèmes que connaît l'Islam aujourd'hui", a déclaré Galadio Ka.
Selon le représentant de la Mauritanie à cette conférence, l'imam Abd Allah Sar, une mentalité de "rejet de l'autre" débouche inévitablement sur des conflits. "Tous les Musulmans partagent la foi, mais les désaccords existent encore", a-t-il expliqué. "Les textes sont clairs, mais malgré cela, il existe des différences d'interprétation et, partant, des désaccords entre Musulmans."
Ces différences "ne peuvent se résoudre que par une ouverture à celui qui est en désaccord avec nous, et par l'acceptation de son point de vue plutôt que par son rejet au simple motif qu'il nous contredit", a ajouté cet imam.
Par Jemal Oumar à Nouakchott