Cridem

Lancer l'impression
06-08-2013

09:23

'A l’heure de la rupture' chez Fatimata Ndiaye à Tévragh-Zéina [PhotoReportage]

Fatimata Ndiaye fait partie de ces braves femmes pauvres qui ne s’endorment pas sur leurs lauriers. Lorsque l’on met les pieds dans la maison où elle vit et située, à Tévragh-Zéina, derrière Mauricom, on croirait tomber sur une femme aisée jusqu’à la moelle des os. Or, en réalité, cette femme d’une cinquantaine d’années essaie de donner tous les jours un sens à sa vie et à celle de ses quatre garçons.

Fatimata Ndiaye emploie tous les moyens pour les nourrir : vendre des cacahuètes, des fruits et des cigarettes, garder des maisons ou encore faire la lessive dans les grandes familles riches de Tévragh-Zéina pour avoir des sous.

Il y’a quatre ans, cette femme occupait une baraque dans une maison en construction à Tévragh-Zéina. Après son départ de là, une personne pour qui elle fait la lessive lui a donné gratuitement deux chambres dans l’une de ses maisons inoccupées. Et grâce à Mauricom, la petite famille s’offre le luxe d’avoir gratuitement de l’électricité et de regarder la télévision.

C’est dans cette maison-là qu’elle élève toute seule ses enfants en l’absence de son mari. Celui-ci, qui est retourné à son village Koundel, a été frappé par une paralysie cérébrale, il y’a de cela presque deux ans. A cette époque, Fatimata Ndiaye avait tapé en vain à la porte du Commissariat aux droits de l’homme, aux relations avec la société civile et à l’action humanitaire pour que l’on prenne en charge son mari.

Il y’a deux jours, elle était encore retournée là-bas dans l’espoir d’avoir une requête à son dossier qu’elle avait déposé. Mais, à chaque fois qu’elle pointe le nez, c’est toujours le même refrain qui lui est servi : "Le responsable qui s’occupe de ça n’est pas encore là!"

Mais, en bonne musulmane, Fatimata Ndiaye a encore la force d’y croire, qu’un jour son mari marcherait. Tout comme, elle espère récupérer son terrain situé au Secteur 6 Extension à Arafat. Fatimata Ndiaye explique qu’avec ses économies de vendeuse de poisson au marché du Ve arrondissement, elle avait réussi à s’acheter ce terrain.

Mais, sa surprise fut grande, lorsqu’un bon jour, elle découvre que quelqu’un avait déjà commencé à y construire une maison. Elle affirme sans grande diplomatie qu’elle éprouve un sentiment de profonde injustice en pensant à son terrain qu’elle avait acheté à la sueur de son front.

Ses interminables va-et-vient à la Wilaya de Nouakchott, à la préfecture d’Arafat ou encore à la police l’auront davantage jeté dans les bras du désespoir. Seule, Fatimata Ndiaye continue à refuser de se faire ensevelir dans la pauvreté. Demain encore, elle devra se réveiller très tôt avec l’espoir que la vie change pour elle.

Babacar Baye Ndiaye


Avec Cridem, comme si vous y étiez...






















 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org