Cridem

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05-08-2013

08:39

'A l’heure de la rupture' chez Oumou G’Veive Boilil à El Mina [PhotoReportage]

A première vue, on dirait que le ciel s’était effondré sur sa petite personne. A 63 ans, Oumou G’Veive Boïlil a les rides étonnantes et noyées par le désespoir à crever et l’extrême pauvreté. Assise sur une natte, Oumou G’Veive Boilil est subitement prise de panique. Ses trois garçons*, âgés de 11 ans, 9 ans et 7 ans, ne sont pas toujours revenus depuis qu’ils ont quitté le foyer, en début d’après-midi.

Quelques minutes plus tard, voilà les trois mousquetaires qui pointent le nez. Leur retour semble rassurer la mère. Ce soir, Mahfouz et Ahmed Lemine ne sont pas rentrés bredouille. L’un est revenu avec 300 UM et l’autre, 200 UM. Ce soir également, grâce à eux, le feu va s’allumer à la maison.

Chaque jour, Mahfouz et Ahmed Lemine se rendent au marché du bétail d’El Mina dans l’espoir de trouver quelques billets de banque de 100 UM, en accomplissant des travaux d’intermédiaire.

A la place de leurs trois sœurs qui sont sans travail et sans mari, ils assurent la survie de toute la fratrie. En désespoir de cause, Oumou G’Veive Boïlil explique qu’elle n’a pas le choix, sinon toute la famille risque de ne pas avoir quelque chose à mettre sous la dent. Elle indique que depuis deux jours, ils n’ont pas préparé. Dans ce cas de figure, ils se contentent juste de dattes, de zrig et pain sec en cette période de ramadan.

Il y’a douze ans, son mari était reparti dans son Tagant natal pour se soigner. Depuis, il n’a plus donné de ses nouvelles. Oumou G’Veive Boilil et son mari avaient débarqué à Nouakchott en 1989 en provenance de Kaédi. Avec ses 7 enfants dont 4 petits enfants, Oumou G’Veive Boilil occupe une gazra, près du château d’eau d’El Mina.

Rognée déjà par l’extrême pauvreté, Oumou G’Veive Boilil est de plus en plus préoccupée par l’état de santé de l’une de ses filles. Il y’a quelques jours, celle-ci avait des boutons sur tout le corps avec des démangeaisons. Après un premier rendez-vous médical, elle devra retourner aujourd’hui pour connaître le résultat des tests cliniques. Et d’ores et déjà, Oumou G’Veive Boilil prend déjà au sérieux la maladie de sa fille, en sachant qu’elle n’a pas de quoi lui acheter les médicaments.

En attendant, Oumou G’Veive Boilil et ses enfants courent dans tous les sens pour se nourrir. Peut-être demain, vous rencontrerez Oumou G’Veive Boilil dans la rue, à Tévragh-Zeina chez les nantis, comme elle le fait souvent, en train de taper à une porte pour espérer quelques pièces ou billets de banque. Pénible vie que celle que mène Oumou G’Veive Boilil !

Si vous souhaitez contacter cette famille : 46 02 50 27 (Khadijetou)

Babacar Baye Ndiaye


Avec Cridem, comme si vous y étiez...

















































































* Lire petits enfants au lieu de enfants



 


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