Cridem

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02-08-2013

10:39

'A l’heure de la rupture' à Toujounine chez Mah Mint Ahmed Salem - [PhotoReportage]

Vatimétou Mint Cheikh, 31 ans, n’a pas le temps de s’occuper, d’avoir le rêve d’une fille à papa de Tévragh-Zéina, de suivre les téléfilms arabes, brésiliens ou hindous. La vie de cette jeune femme est pavée de condamnation, de renoncement contre la destinée.

Fille unique, Vatimétou Mint Cheikh se bat 24 heures sur 24 sans succès contre un adversaire très coriace : l’épilepsie. Avant que l’on ne vienne, Vatimétou Mint Cheikh a eu une crise d’épilepsie.

Sa mère, Mah Mint Ahmed Salem, la soixantaine, nous montre les blessures corporelles. Elle explique que sa fille pique des crises épileptiques depuis l’âge de 2 ans. Et comme si cela ne suffisait pas, Vatimétou Mint Cheikh est aujourd’hui diabétique. Une double peine qui la ronge et la dévaste, faute de ressources pour pouvoir se soigner correctement.

Mah Mint Ahmed Salem jette sous nos yeux les médicaments qu’absorbe tous les jours sa fille. Le moins cher coûte plus de 2.000 UM. Cette femme pauvre, divorcée, confie qu’elle part souvent dans les rues en quête de l’argent pour s’acheter ces médicaments ou encore sollicite des personnes qu’elle connait.

Partagée entre l’extrême pauvreté et les épuisables rendez-vous médicaux de sa fille, Mah Mint Ahmed Salem moisit chaque jour davantage dans le désespoir.

Cette petite famille abandonnée à elle-même se comble du peu que certaines bonnes âmes que Dieu envoie parfois. Comme aujourd’hui, une femme du coin est venue apporter du pain et de la viande fraiche. Et cela fait du bien pour la petite famille. Mais, habituellement, à l’heure de la rupture, la famille se contente de la bouillie, de quelques dattes et du zrig.

Chaque jour est un jour de survie pour Mah Mint Ahmed Salem et sa fille, Vatimétou Mint Cheikh qui mènent inlassablement une vie désespérée. Et demain, la famille pourrait se retrouver dans la rue. Le terrain qu’elle occupe leur a été prêté provisoirement. En attendant, Mah Mint Ahmed Salem s’arme de prières. Elle lance d’une voix optimiste : "On n’a rien. Mais on a Dieu".

Si vous souhaitez aider cette famille : 46 51 12 60

Babacar Baye Ndiaye


Avec Cridem, comme si vous y étiez...

































































 


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