Cridem

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23-07-2013

08:39

'A l’heure de la rupture' à Tarhil 17 dans la famille de Cheikhna Sakhanokho, un paraplégique de 49 ans [PhotoReportage]

A 49 ans, Cheikhna Sakhanokho s’est retrouvé sur une chaise roulante, après avoir frôlé la mort. Marié et père de 6 enfants, cet homme originaire de Gattaga, à Kaédi, a débarqué à Nouakchott en 1982. Puis, tour à tour, il sera mécanicien, chauffeur, avant d’être recruté en 2008 par Pizzorno.

Son drame survient un matin alors qu’il se rendait à son lieu de travail. "Je traversais la route puis subitement, je me suis écroulé", se souvient-il. La scène se déroule sous les yeux de sa fille aînée qui alerte aussitôt sa mère qui se trouve au marché.

Cheikhna Sakhanokho sera acheminé urgemment au Centre National Hospitalier (CHN) de Nouakchott. Malgré la gravité de son cas, le personnel soignant du Service des Urgences refuse de se pencher sur lui, sauf après que la famille ait déboursé 30.000 UM.

Les chaudes larmes de son épouse, Marième Coulibaly, ne provoqueront pas la moindre compassion ni compréhension, alors que son mari est agonisant. Après des coups de téléphone donnés par-ci et par-là, l’argent sera finalement trouvé.

Deux ans plus tard, Cheikhna Sakhanokho parle de son expérience de la vie et de la mort avec beaucoup de dépit. A sa sortie d’hôpital, il va poursuivre des séances de massage au Centre Psychiatrique de Nouakchott qui lui coûtent au bas mot 30.000 UM/mois, sans parler des frais de transport.

De temps en temps, Cheikhna Sakhanokho braque son regard sur des enfants qui jouent au ballon. Comme eux, il aimerait retrouver l’usage de ses jambes pour nourrir sa famille. En attendant, il peut toujours compter sur son épouse, Marième Coulibaly.

Grâce à son activité de teinturière, cette brave femme fait vivre la famille dignement. "Rien ne va dans la maison sans elle. Je suis vraiment très fière d’elle", témoigne Cheikhna Sakhanokho envers son aimable femme.

Au moment de son accident, Cheikhna Sakhanokho habitait dans les gazras de Salihine, derrière le cimetière de PK 7. Aujourd’hui, il vit avec sa famille, à Tarhil 17, à Riyad. Son terrain fait partie de ces centaines de terrains qui ont été offerts par Mohamed Ould Abdel Aziz à des familles diminues. En cette période d’été, Cheikhna Sakhanokho se fait des soucis pour lui et sa famille, en raison du délabrement de leurs deux hangars qui leur servent de dortoir.

Avec l’appui de son beau-fils, il a commencé la construction d’une chambre en béton. Aujourd’hui, les travaux ont été arrêtés, faute d’argent. Ce soir-là, on fera la rupture dans l’obscurité. Dans ce quartier où vit Cheikhna Sakhanokho, il n’y a même de lampadaires allumés ni de l’eau courante. Ce sont les charretiers qui les ravitaillent.

Mon passage chez Cheikhna Sakhanokho s’arrêtait là, avant de partager avec la famille l’heure de la rupture, atour de la bouillie, de quelques dattes et du pâté de sardinelle. Je réalisais que l’accès à la nourriture, aux soins de santé, à l’électricité, à l’eau courante demeurait encore un luxe pour de nombreuses familles mauritaniennes notamment les pauvres.

Si vous souhaitez venir en aide à la famille de Monsieur Cheikhna Sakhanokho, vous pouvez le contacter au : 46 95 91 94

Babacar Baye Ndiaye


Avec Cridem, comme si vous y étiez...



























































 


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