Cridem

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16-07-2013

08:39

'A l’heure de la rupture' chez la chanteuse Loubaba Mint Meïdah - [PhotoReportage]

Pour son quatrième numéro, la chanteuse Loubaba Mint Meïdah est à l’honneur d’"A l’heure de la rupture". Elle est de celles qui ont fait de leur musique une profession. En tant qu’artiste, Loubaba Mint Meïdah lutte contre elle-même, la société de l’enfermement, contre cette idée que l’art ne peut rien apporter à la Mauritanie.

Elle adore ce qu’elle fait, tout comme ses deux belles et coquettes filles, Vatou et Bousseyna, qu’elle couve avec tant de tendresse et d’amour. Peut-être, elle retrouve en elles son adolescence. Mais, n’a pas envie qu’elle connaisse les difficultés qu’elle rencontre chaque jour davantage en tant qu’artiste.

A plusieurs reprises, elle a décliné des invitations en Europe ou aux Etats-Unis d’Amérique. "Je préfère rester ici que d’aller à l’extérieur pour chanter dans un petit coin où il y’a moins d’une cinquantaine de personnes", avance-t-elle.

Elle explique néanmoins qu’elle ne désespère pas pour autant et ne se laisse pas vaincre par les déceptions de la vie artistique. Elle essaie de me persuader en soulignant qu’il y’a des gens qui veulent découvrir la Mauritanie, connaitre ses cultures et ses traditions. "Nous avons tellement de choses à montrer au reste de la planète. Notre culture est très riche, mais il faut qu’il y’ait des gens qui ont de la vision", dit-elle en invitant les pouvoirs publics à organiser des festivals d’envergure internationale.

Exemple parfait du métissage, Loubaba Mint Meïdah aimerait faire beaucoup de choses, comme par exemple, monter un orchestre qui va être un syncrétisme de toutes les communautés, toutes les musiques, langues et cultures mauritaniennes et qui va représenter la Mauritanie un peu partout à travers le monde. Ce projet fou lui tient tellement à cœur qu’elle compte en parler au Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz.

Loubaba Mint Meïdah impressionne par son énergie débordante, aime parler de musique, de ses difficultés comme se produire, trouver un producteur. Elle aime également parler de son opérette qu’elle organise depuis deux ans avec beaucoup de peine.

Chaque jour est une épreuve chez cette femme mariée à un syrien depuis 1995 et avec qui elle a eu deux belles créatures, Vatou et Bousseyna, deux relèves sûres de la musique mauritanienne. "Les gens pensent qu’on a beaucoup d’argent, qu’on n’a pas de soucis. Mais, en réalité, nous sommes entre le marteau et l’enclume", lâche-t-elle.

C’est sur ces mots que mon passage chez Loubaba Mint Meïdah s’arrêtait. Je me suis séparé d’elle avec la ferme conviction que si, elle avait une baguette magique, l’art et la culture en Mauritanie s’en porteraient mieux.

Babacar Baye Ndiaye


Avec Cridem, comme si vous y étiez...
































 


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