Il est encore précoce pour les autorités de crier victoire dans leur traitement de la crise complexe des dockers, qui ont contenu, après leurs dernières manifestations, suite à des réconciliations de bons auspices entreprises par un émissaire du gouvernement, dont des engagements de satisfaire leurs doléances principales, leur colère.

Malheureusement, deux semaines après ces promesses, les porteurs commencent à prendre leur mal en patience face à des interlocuteurs peu respectueux de la parole donnée, menaçant d’occuper de nouveau la rue et d’user de tous les moyens pour avoir gain de cause.

Des représentants des dockers et des syndicats professionnels se sont réunis récemment pour examiner la réponse à apporter à ce qu’ils considèrent comme étant une provocation du ministre de l’équipement et des transports M Yahya Ould Hademine.

En effet, dans une émission télédiffusée le week-end dernier, le ministre qui avait été crédité du règlement de la grogne des porteurs, a qualifié imprudemment les syndicats des dockers de représentants hors-la-loi, soulignant avoir arrêté une stratégie destinée à corriger cette situation et à restructurer ces institutions. Des propos que les porteurs assimilent à un désengagement par rapports aux promesses qu’il a tenues les jours passés, à l’occasion de ses démarches pour trouver un terrain d’entente avec les porteurs grévistes et leurs employeurs.

Une médiation qui avait permis de suspendre l’arrêt des activités portuaires, de déchargement et de transbordement des marchandises sur les navires. Les dockers ont même vu dans la stratégie envisagée par le ministre une conspiration contre les syndicats légitimes des porteurs, destinés à désigner des instances qui seraient à la solde des autorités et des employeurs, au lieu d’inscrire leur action dans la défense des travailleurs qu’ils sont sensés représentés.

Rappelons qu’en avril dernier, en pleine grogne sociale, une délégation des dockers avait été par le ministre mauritanien de l'Equipement et des transports en compagnie d`un conseiller a la présidence dans le but de trouver une solution à la crise des dockers qui réclamaient un certain nombre de doléances.

Un accord a été trouvé et des signes de sa mise en œuvre ont été constaté, mais tenaces à la concrétisation de l’ensemble de leurs revendications les dockers encore à l’abri d’instrumentalisation politique menacent de reprendre leur élan de protestation si les clauses de l’accord convenu restent lettre morte.

Une perspective que les autorités doivent prendre trop au sérieux, puisque déjà au niveau du centre ville, les porteurs auprès des grossistes paralysent considérablement l’activité économique qui risque d’aller crescendo si au niveau du PANPA les dockers décident d’aller en grève.

Md O Md Lemine