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Grogne des dockers au marché de la capitale : La colère gronde de plus en plus
Déterminé à se battre pour des conditions de vie meilleure que celle qu’ils vivent en ce moment, les dockers ont repris du poil de la bête en s’emparant de la rue pour manifester leur ras-le-bol, face aux manœuvres dilatoires des pouvoirs publics pour venir en aide aux commerçants désorientés par cette grève.
Dimanche dernier, ils ont à nouveau battu le pavé pour réclamer l’augmentation du prix de la manutention. Visiblement les autorités en charge du dossier n’ont pas encore résolu la question. Comme réponse, elles ont privilégié la répression.
A en croire Alakhbar, celle-ci a commencé au niveau du marché Capitale quand des dockers ont refusé de remettre aux forces de l’ordre un revolver qu’ils avaient arraché à un commerçant qui était entré dans une violente colère parce qu’il avait été empêché par des dockers attroupés devant son magasin de faire décharger sa cargaison d’huile.
Il semble que les commerçants, avec la bénédiction des autorités, aient voulu recourir au service d’étranger pour charger ou décharger les marchandises sans autre forme de procès. Le commerçant a-t-il tiré ou non ? De toute façon la polémique enfle à ce sujet. Pris de panique, beaucoup de commerçants ont fait le choix de fermer boutique depuis deux jours craignant de faire les frais d’une émeute.
La tension était palpable encore hier lundi par la forte présence de la police et de la garde stationnées à différents endroits du marché de la capitale, à la mosquée marocaine. Un vaste périmètre de sécurité allant du marché de la capitale jusqu’au marché de la SOCIM était sous haute surveillance. L’IRA pointe du doigt un commerçant évoluant dans le marché du gros localisé dans les environs immédiat de la policlinique. Ce serait lui qui aurait exhibé une arme de poing pour menacer les grévistes.
Ce que les grévistes en colère n’ont pas apprécié et sont emparé de l’arme après des échanges de propos peu amènes. Dans la confusion qui régnait sur les lieux des larrons en auraient profité pour se faire les poches avant de disparaître comme ils étaient venus. Inquiet de cette situation, l'Association des commerçants de produits alimentaires du marché central de Nouakchott a décidé de la fermeture de ses commerces jusqu'à ce que des mesures sécurité soient pries pour les protéger.
Les commerçants revendiquent également l'arrestation des responsables "d'actes de vandalisme" survenus, dimanche dernier, en marge de la manifestation de dockers. "Les commerçants ont unanimement décidé, au sein du bureau de l'association de fermer les magasins et boutiques", a souligné un commerçant dans une déclaration à l'ANI. Les politiques n’ont pas manqué de réagir également.
L'Union des forces de progrès (UFP), a déclaré être "solidaire de ce qu'il a qualifié de combat légitime des dockers ville et fustige ce qu'ils subissent comme répression et exploitation tout en appelant les autorités à répondre favorablement à leurs revendications".
Dans un communiqué dont le journal a reçu une copie, l'Ufp ajoute que les autorités, "montrent, une fois de plus, qu'elles prennent le parti de ceux qui exploitent les dockers et la main-d'œuvre de manière générale, ce qui constitue une enfreinte flagrante aux lois et conventions nationales et internationales. Quant à la CLTM, elle dit s’inquiéter de ce que « la vie des dockers protestataire est menacée après que des commerçants ont, à deux reprises, pointé leur arme sur ces premiers qui subissent, en même temps, la répression des forces de l’ordre ».
La CLTM rappelle dans son communiqué qu’un commerçant du nom de Ould Ghadda, avait pointé son arme sur un groupe de dockers qui réclamaient de meilleures conditions de travail. Elle rappelle que le même scénario a été répété hier dimanche par le fils d’un autre commerçant qui s’appelle Echbih Ould Mohamed Moloud dit Ahmed Moussafar qui a menacé avec son arme des dockers protestant contre leur remplacement par des étrangers. La CLTM a par ailleurs fustigé la répression par les forces de l’ordre des dockers protestataires et a précisé que l’Etat portera l’entière responsabilité si la situation se dégénère.
Moussa Diop