16:35
Confédération Nationale des Travailleurs de Mauritanie (CNTM) : Plateforme Revendicative
Suite à l’intense activité d’exploration et d’exploitation des minerais de fer, de l'or, du cuivre, de l'uranium et du phosphate, menée ces dernières années dans le nord, à Tasiast et à Guelb Moghrein, la Mauritanie est devenue un pays minier.
Le secteur minier est désormais le principal pilier de l’économie nationale notamment après la régression de celui de la pêche due à la mauvaise gestion, au pillage et à la surexploitation par la flotte étrangère.
Quant au secteur agricole qui ne participe au PIB qu’à hauteur de 2% et qui n'assure pas l'auto-suffisance alimentaire de la population, le gouvernement a adopté une politique d’exclusion des petits cultivateurs à travers la concession des terres cultivables de la Vallée à des multinationales dont la production est destinée essentiellement à l'exportation.
Le cheptel mauritanien constitué de troupeau bovin, cheptel ovin-caprin et troupeau camelin affaibli, est en train d'être décimé sous l’effet de la sécheresse due à la faible pluviométrie.
Le pays dispose d'importantes réserves de pétrole et de gaz naturel susceptibles d’augmenter, si les résultats des campagnes d’exploration menées aussi bien dans le bassin côtier que celui de Taoudeni s’avèrent probants.
Le secteur des services joue un rôle de premier plan dans l’économie nationale à cause du nombre des travailleurs qui y sont normalement occupés. Il souffre, cependant, comme le secteur industriel de nombreux problèmes.
A cela s’ajoute un taux de chômage qui atteigne 33% de la population active (considéré comme l’un de taux les plus élevé dans la sous région) en raison de l’inadaptation du système éducatif et des programmes de formation professionnelle aux besoins du marché du travail, l’absence d’une politique efficace de l’emploi, la recrudescence du phénomène du travail temporaire et de la sous-traitance.
le pouvoir d’achat connait une détérioration sans précédent du fait de la hausse vertigineuse des prix en l’absence d’une subvention par l’état des prix des denrées de première nécessité, l’impact de la fiscalité et la stagnation des salaires et traitements. Les filets de la sécurité sociale souffrent de plusieurs carences et les textes régissant la protection sociale sont vétustes et ne correspondent plus aux réalités locales.
Cette situation déplorable est marquée par l’absence du dialogue social serein en raison de l’insistance du gouvernement à violer de façon systématique la législation sociale en vigueur dans le pays et notamment les dispositions relatives à la représentativité des organisations syndicales, à introduire des restrictions des libertés syndicales et particulièrement le droit de grève dans le secteur public et à consacrer davantage la désunion syndicale.
Plus grave encore, dans un rapport rendu public par le FMI, le gouvernement s’est engagé à supprimer les subventions dont bénéficie le secteur de l’énergie (carburant, gaz et électricité) et à remplir toutes les conditions édictées par cette institution qui sont en totale contradiction avec les promesses faites par les pouvoirs publics, relatives à l’amélioration des conditions de vie des populations notamment les plus démunies. Le gouvernement a pris également l’engagement d’adopter un moratoire interdisant le recrutement dans la fonction publique à l’exception des secteurs de l’enneigement, la santé et la sureté.
Convaincu que la promotion du travail décent, prônée par l'OIT exige la participation de tous les partenaires sociaux dans l'élaboration et la mise en place de toutes les politiques de développement, notre centrale syndicale soussignée (la Confédération Nationale des Travailleurs de Mauritanie « CNTM » soumet aux autres partenaires sociaux (gouvernement et employeurs) la présente plateforme revendicative et exige l’ouverture immédiate des négociations autour des points suivants :
1. Salaires
- revalorisation du SMIG
- augmentation des salaires
- suppression de l’ITS
2. Sécurité sociale et sanitaire
a) Sécurité Social :
- La revalorisation des pensions
- création d’une branche assurance maladie au sein de la CNSS
- La revalorisation des allocations familiales
- Assurance Chômage
- Révision des textes instituant le régime de la sécurité sociale
b) CNAM :
- la révision des dispositions et du mode de fonctionnement de la CNAM
3. La Formation Professionnelle
- Elaboration d’une politique pour la formation professionnelle
4. Dialogue Social
- Création d’un cadre permanent de concertation
5. La législation du Travail
La révision :
- du code du Travail
- Du statut général de la fonction publique
- L’adoption et l’application des statuts particuliers des fonctionnaires
- Des conventions collectives générales
- Révision du Code de Travail Maritime et des Pêches
- Révision de la prime de transport
- Des conventions sectorielles (Mine, transport ….)
- Des conventions collectives du Travail maritime
- La conclusion des nouvelles conventions collectives du Travail (télécommunication, pétrole)
- Révision du statut général des collectivités locales
6. Logement
- Elaboration d’une politique de logements sociaux pour les travailleurs
7. Gestion des entreprises publiques
- implication des travailleurs dans la gestion des entreprises publiques
8. Sous-traitance
- plus de codification législative et réglementaire concernant la sous-traitance
- interdiction de la location de la main d’œuvres
9. Emploi
- révision des politiques de l’emploi
- révision des textes régissant l’emploi
10. Personnel de l’Etat
- L’intégration du personnel non permanents (PNP) et les agents contractuels dans la fonction publique
11. Engagements du GRIM
- L’annulation des engagements du gouvernement de la Mauritanie contenus dans le rapport du FMI intitulé « Troisième revue au titre de l’accord triennal appuyé par la facilité élargie de crédit ».
12-Doléances de la Coordinations des Artisans
-Carte professionnelle
-Caisse de crédit au profit des artisans
-Elaboration et exécution d’une stratégie nationale pour l’ insertion des individus ayant une compétence traditionnelle.
-Création d’un établissement public subventionne pour la promotion et la commercialisation des produits artisanaux
-Encouragement de l’artisanat
-Participation des artisans dans la restructuration et la gestion de la foire centrale ainsi que la création des foires régionales.
Fait à Nouakchott, le 01/05/2013
Mohamed Ahmed O/ Saleck Confédération Nationale des Travailleurs de Mauritanie (CNTM)
Abdallahi O/ Mohamed dit Nahah Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM )





