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La grogne des Dockers : « Assez de nous exploiter ! »
Selon des sources proches des syndicats de travailleurs, qui rapportent l’information, des dizaines de Dockers du Port Autonome de Nouakchott ont manifestémercredi 13 mars 2013 au Carrefour Tiviski, sur la route d’Arafat.
Les protestataires portaient des banderoles dénonçant leur précarité et l’exploitation dont ils sont l’objet. La dernière mesure relative au licenciement de 180 Dockers sans droits serait la goûte qui a fait déborder le vase.
Travaillant en dehors de toute législation, les Dockers qui paient des impôts malgré les maigres salaires qu’ils reçoivent exigent que leur travail soit régulé sur le plan droit, pour leur permettre de bénéficier comme tous les travailleurs, du droit à une pension de retraite, du droit au licenciement, du droit à des soins médicaux et à une prise en charge au niveau de la Caisse nationale de sécurité sociale.
Certains travaillent depuis plus de dix ans au Port mais sentent qu’ils peuvent être renvoyés à tout moment sans aucune forme de procès. Ils se plaignent, eu égard à leurs maigres revenus, de toute retombée positive de leur emploi sur leurs conditions de vie. Pour chaque camion déchargé, des taxes sont prélevées sur leurs revenus.
Véritables esclaves des temps modernes, les Dockers qui sont tous issus des communautés harratines et négro-africaines, subissent une véritable exploitation, selon les centrales syndicales auprès desquelles certains d’entre eux sont affiliés. Il faut rappeler qu’il y a deux ans, une révolte des Dokers avait embrasé la ville de Nouakchott, lorsque ces derniers exigèrent une augmentation du prix à la tonne déchargée.
La répression des forces de sécurité et les courses-poursuites dans les dédales du Marché Lehmoum et du « Char’e Rizqh », suivis des arrestations, furent à l’époque une épique aventure dont les sources d’information s’étaient délectées.
Trois années plus tard, la situation des Dockers ne s’est cependant nullement améliorée, malgré les promesses. Le Bureau de la Main d’œuvre (Bemop) qui gère cette main d’œuvre de l’informel, recrute au compte goutte quelques privilégiés dont la situation est cependant meilleur que celles des milliers de francs tireurs qui viennent monnayer leur muscle pour des miettes et sans aucune protection légale.
Aujourd’hui, la tension monte déjà, alors que les dockers des marchés de la Capitale bouillonnent sous le poids de la vie et des injustices qui sont leur lot quotidien.
MOMS