Cridem

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19-02-2013

17:36

Imam Fansou Bodian, imam ratibe de Bignona (Casamance) : «Nous sommes tous dans l’obligation de respecter à la lettre les lois mauritaniennes » a déclaré l’érudit casamançais

Venu prendre part au Gamou annuel organisé le 7 février 2013 par l’Union Kajamoor des Ressortissants Casamançais en Mauritanie, Fansou Bodian, imam ratibe du département de Bignona, l’un des plus gros du Sénégal, a prêché la bonne parole devant des centaines de musulmans.

Cette nuit religieuse rythmée par les chants et les louanges au Prophète Mohamed (PSL), a été l’occasion pour cet homme religieux de parler du prophète mais aussi de la Mauritanie qu’il a visité depuis les années 60 lorsqu’il étudiait le coran à Boutilimitt alors que Moctar Ould Daddah, se réunissait avec son gouvernement dans une tente symbole de l’indépendance. En marge de cet évènement religieux, il a tenu à parler de la Mauritanie, des étrangers et de la paix en Casamance.

«Lorsque j’ai été invité à venir en Mauritanie, j’ai tout de suite compris que je vais dans ma deuxième patrie, où j’ai étudié le coran. Je savais que je ne serai pas dépaysé car j’y trouverai mes parents casamançais et mes frères mauritaniens avec qui je partage l’islam » a-t-il dit.

«Quand j’ai vu la nuit du Gamou cette assistance diversifiée, j’ai été réconforté à plus d’un titre. C’est pourquoi, j’exhorte mes frères et sœurs casamançais de s’unir et de se solidariser dans leur deuxième patrie », devait-il ajouter. Mieux, l’imam ratibe de Bignona a invité ses compatriotes à respecter les lois en vigueur du pays.

Pour lui, l’intégration doit commencer par respecter les lois, les mauritaniens eux-mêmes et tout ce qui est lié aux habitudes mauritaniennes pour être en phase avec le peuple de Mauritanie. Cela va également faciliter la cohabitation et partant, le séjour, a-t-il soutenu. Le contraire n’est pas souhaité car, celui qui enfreint les lois, rencontrera ses rigueurs, martelait l’imam Bodian qui a souligné à l’occasion que «l’étranger n’est pas là pour dicter une loi, pour imposer une autre forme d’organisation du pays encore moins pour fustiger le peuple autochtone de Mauritanie ».

«Nous ne sommes pas dans un territoire conquis, mais plutôt dans un Etat souverain qui a ses lois et ses règlements. Et par conséquent, nous sommes tous dans l’obligation de les respecter à la lettre » a-t-il souligné. Autrement dit, indique l’érudit, «si vous allez dans une famille où les règles de conduite sont préétablies, si vous les déviez, vous serez en déphasage avec celles-ci et vous sera marginalisé ou tout simplement rejeté par votre faute vous-même. Il serait donc maladroit de s’en prendre à cette famille. Donc vous devez vous conduire conformément à l’ordre préétabli de la famille».

Le guide religieux casamançais qui a sillonné toute la Casamance pour inculquer l’islam après son séjour en Mauritanie et dans d’autres pays arabes, s’est aussi prononcé sur l’épineuse question qui hante le sommeil des Casamançais. Pour lui, la paix vaut mieux que des milliards qu’on lui donnerait. «Je préfère avoir des cailloux à avaler pour que la paix revienne dans cette partie du Sénégal. Nuit et jour, je prie pour le retour de la paix en Casamance.

Et je suis convaincu qu’un jour, cette paix sera retrouvée au grand bonheur de tous les Casamançais et du peuple sénégalais en général. Et cela je sais que seule la vérité, rien que la vérité pourra aider à faire revenir la paix en CasamancePour l’imam Fansou Bodian, «il ne faudrait pas que l’argent prenne le dessus sur la vérité. Que les choses mondaines dominent la vérité. Dieu n’aime que la vérité quelque soit le prix à payer pour celle-ci», renchérit-il.

Pour terminer, l’imam a encore salué le peuple mauritanien qui a bien voulu accueillir ses compatriotes. Mais il sait que la Mauritanie qu’il a connue depuis la période des indépendances, est une terre d’accueil, de paix, d’hospitalité, de solidarité et il le dit avec beaucoup de respect et de conviction. L’imam a davantage exhorté tous les Sénégalais, notamment les Casamançais à s’unir et à respecter les lois mauritaniennes mais surtout à se retrouver autour de l’essentiel avant de formuler des prières pour la stabilité de la Mauritanie et dans tous les pays arabe et du monde.

Jules K. (IB)


 


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