Cridem

Lancer l'impression
11-01-2013

21:52

SIPES réponse au ministre

Nous avons suivi au Syndicat Indépendant des professeurs de l’Enseignement Secondaire, SIPES l’interrogation du ministre d’Etat de l’éducation par le député Mohamed Jamil Ould Mansour au sujet des professeurs affectés. Cette interrogation a montré le niveau du consensus national autour de l’injustice maintenue par le ministre contre une élite figurant parmi les meilleurs professeurs du pays.

Les interventions des députés de la majorité comme ceux de l’opposition étaient toutes distinguées exceptéé l’intervention du député de Rkiz qui a pris une position neutre intenable sur la question. Le SIPES salue le travail accompli par les députés qu’ils soient de la majorité ou de l’opposittion comme il tient à encourager la proposition émise par le député Boudahiya Ould Sbai sur la création d’une commission parlementaire chargée de trouver des solutions à ce conflit.

Le syndicat saisit cette occasion pour répondre à certaines des contrevérités proférées par le ministre lors de cette interpellation:

1/ Première contrevérité :

Selon le ministre, les professeurs sont affectés en toute conformité aux procédures en vigueur conformément aussi à l’article 64 de la loi 09/93 portant statut général de la fonction publique, qui donne aux autorités le droit de muter les fonctionnaires.

Il a en outre indiqué qu’ exclusivement les articles 64 et 65 de cette loi traitent des affectations, ce qui constitue une déformation nette de la réalité, car l’article 64 traite les affectations ordinaires qui ne relèvent pas de sanctions en souhaitant qu’à la limite elles prennent en compte les besoins formulés par les fonctionnaires dont il faut considérer les situations familiales . De toute façon là, ne se trouve point la véritable question.

L’article 65 quant à lui n’est lié d’aucun rapport avec les affectations car il évoque la possibilité d’octroyer au fonctionnaire impuissant une autre fonction qui conviendrait mieux à son aptitude. Dans une démarche visiblement intentionnée le ministre a omis de se référer à l’article 75 de la même loi qui constitue la pierre angulaire du conflit qui l’oppose aux professeurs.

En effet cet article stipule que les affectations imprévues, accompagnées de changement de la zone de travail sont considérées comme des sanctions de second degré. En cela, elles ne peuvent être infligées qu’après la réunion du conseil de discipline et l’écoute de la défense de la victime concernée comme stipulés par les articles 76 et 77

Nul besoin alors, de souligner le caractère illégal de cette mesure qui s’inscrit dans la sanction du droit de grève en violation de l’article 14 de la constitution et de plusieurs conventions internationales signées par le pays. Il faut aussi indiquer que la révision de cette mesure rime plus avec la notion de responsabilité et de respect de la loi, loin de l’esprit de vengeance qui repose sur l’usage abusif et non scrupuleux des prérogatives administratives.

La décision de radiation proférée par le ministre relève d’une menace couramment formulée sans grande importance, ni effet, sur la détermination des professeurs dans la lutte pour recouvrer leurs droits.

- La deuxième contrevérité :

Le ministre a déclaré que les affectations contestées ont affecté des professeurs n’ayant pas observé les grèves or la vérité est différente. Le seul professeur qui ne figure pas parmi les grévistes et qui non plus n’est pas sortant de l’école normale supérieur se nomme yaghoub Ould el Béchir sanctionné pour un différend l’ayant opposé au ministre à Wadane.

Quant aux raisons qui ont poussé le ministère à ménager les professeurs grévistes de Nouakchott la raison est d’abord leur grand effectif irremplaçable tout comme la stratégie du ministère consistait en une première phase à procèder par la mutation des grévistes de l’intérieur supposés à tort plus aptes à se résigner en attendant cibler les grévistes de Nouakchott qui voyant la sanction déjà appliquée se résigneront à leur tour sans grande difficulté.

- La troisième contre vérité :

Le ministre a indiqué que le syndicat et les professeurs mutés agissent selon un agenda politique cette accusation a été démentie par le député Yaghoub Ould Moyn qui a rappelé que le syndicat est allé en grève pendant 45 jours en 2008 dans un gouvernement où le parti tawassoul était partie prenante, il faut rajouté à ceci deux preuves différentes :

- Que l’adhésion de la majorité des professeurs autour du syndicat contredit cette accusation la meilleure indication de cette différence d’origine se trouve même parmi les professeurs victimes de l’affectation arbitraire. Si le professeurs Farba Tamboura appartient à l’UPR , Sidi Ould Sid ahmed milite dans le parti SAWAB quand Ibrahima lbrahima Barry un professeur à la porte de la retraite ayant formé des membres du gouvernement actuel milite à l’APP.

Mohamed limam ould Cheikh appartient au RFD tandis que Houdou Niang rejette tout alignement politique quand abdallahi ould sidaty se réclame du parti tawassoul. La liste des appartenances politiques et apolitiques est encore longue. Que la liste des signataires de la pétition du syndicat a regroupé aussi des parlementaires de la majorité comme Mohamed Ould Babana

- La quatrième contre vérité :

- Selon le ministre les professeurs affichent un comportement condamnable étranger à la société mauritanienne, ils sont aussi le produit d’une école qui incite à la violence et à la haine. Ces propos soulignent avant tout, combien le ministre s’est il rabaissé comme les honorables députés le lui ont bien indiqué.

Son excellence aurait il oublié que ses propos seront transmis en direct pour parvenir aux élèves des accusés ainsi qu’ à leurs parents qui leur témoignent tous une administration profonde née de leur sérieux et de leur abnégation ? Des professeurs dont le seul tort est le refus de l’injustice et de l’arbitraire.

- La cinquième contrevérité :

- Selon le ministre nous considérons nos collègues ayant rejoint leurs postes comme des traitres or la vérité est tout à fait contraire ce sont des collègues distingués et respectés partis sous l’emprise des pressions et de la nécessité.

Il est certes difficile de faire l’éloge de celui qui abandonne son droit comme sont absurdes les appréciations du ministre pour ce groupe précédemment qualifié d’instigateurs aux troubles dans les rapports des directeurs régionaux.

 La sixiè contrevérité :  

- Selon le ministre les professeurs acceptent les propositions soumises, le syndicat est la source des obstacles à une sortie . Le syndicat s’étonne d’abord de cette réaction quand on sait que le ministre ne répond jamais à ses lettres se refuse catégoriquement de négocier avec ses dirigeants. Peut être son excellence désapprouve l’appartenance des victimes au syndicat et l’intérêt que celui ci porte à cette affaire. Le syndicat ne s’oppose à aucune solution mais les victimes ayant déjà suffisamment fait des concessions aspirent à un accord minimum qui leur rétablit leurs droits et dont l’application se fera sans failles.

- Soulignons enfin que les affirmations du ministre relatives à une poursuite régulière et sans arrêt du travail dans les établissements cette année sont semblables à celles prononcées sur l’année dernière qualifiée par lui, d’année scolaire exceptionnelle. Le ministre s’est inscrit en faux contre les déclarations nettes du chef de l’Etat sur les perturbations des cours inhérentes aux protestations lors de sa dernière conférence de presse. Sans aucun doute les déclarations du ministre perdent toute crédibilité placées à coté de celles du président de la république.

Le bureau exécutif


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org