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Déclaration du SIPES.
Nous avons au Syndicat Indépendant des Professeurs de l’Enseignement Secondaire SIPES attentivement suivi la conférence de presse du président de la république à laquelle il a convié certains organes de presse nationaux.
Son excellence le président de la république nous a paru d’abord comme gravement induit en erreur par le ministre d’Etat de l’éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, notamment à travers les renseignements fallacieux qui ce dernier lui a fournis.
Combien fut notre surprise d’apprendre à travers les déclarations du chef de l’Etat que le professeur du premier cycle a touché en 2010, la somme de 38200UM en terme de primes de transport et de logement combinées, or les professeurs à la porte de la retraite ont perçu au meilleur des cas la somme de 1400UM.
Selon toujours le président, les professeurs du second cycle ont touché 42000UM tandis que les professeurs les plus âgés n’ont perçu que la somme de 19000UM.
Si l’avancement de tels chiffres de la part du chef de l’Etat parait surprenant, voire choquant, son excellence a donné l’impression tant bien que mal de s’évader à un autre temps, de cette emprise des données fallacieuses, en répondant notamment, à la question du journaliste Houcein Ould Mohand baba qui l’interpellait sur l’affectation abusive des collègues professeurs.
Cette évasion s’est illustrée justement par le refus de son excellence d’endosser la responsabilité de la sanction infligée aux victimes de cette mutation. Son excellence qui s’est en outre abstenu de les considérer comme fautifs dans leur refus de se conformer à la mesure, tout comme il s’est aussi écarté de les enjoindre à regagner leurs nouveaux postes, reconnaissant dans la foulée, l’impact des grèves de l’année écoulée qui ont sérieusement perturbé les cours à l’encontre des déclarations du ministre répétées dans le sens inverse.
Par ailleurs le chef de l’Etat a exhorté les professeurs et le ministère au dialogue délivrant par cette occasion un message sans équivoque au ministre entêté.
En réponse à son excellence et à l’opinion, les professeurs réitèrent en cette occasion, leur disponibilité à ce dialogue.
Quant à la recommandation faite aux professeurs de s’éloigner de la politique, nous rappelons à son excellence tout comme à l’opinion que cela est bien déjà le cas, car la preuve en est que les professeurs appartiennent à toutes les origines politiques majorité et opposition, tandis qu’un autre groupe n’affiche aucune affinité avec les partis. Tout cet amas s’est réuni au-delà de leurs affinités politiques ou autres , pour militer sur le terrain syndical autour des revendications strictement professionnelles .
Les accusations souvent colportées en ce sens par les responsables de l’éducation nationale n’ont d’autres objectifs que de camoufler leur incapacité manifeste à traiter les problèmes liés au secteur. L’exercice de leur droit grève a soumis ces professeurs à la sanction collective sur la base de rapports produits par les directeurs régionaux de l’enseignement lesquels, comportent des accusations gratuites de politisation et d’instigation à la grève .
Ces rapports constituent une violation nette des dispositions de la loi 09 -93 portant Statut général de la fonction publique, particulièrement en ses articles 16 18 76 77.
Les professeurs réaffirment à son excellence et à l’opinion que leurs revendications n’ont jamais été hors portée ou impossibles à réaliser, sinon où réside la difficulté à adopter et à appliquer le statut particulier de l’enseignement secondaire ?
Quelle impossibilité se trouve dans l’amélioration du revenu du professeur afin de lui permettre de faire face au minimum de ses besoins, ce qui forcément induirait chez lui une motivation supplémentaire ? Quelle complexité réside en outre dans la réclamation de lopins de terre pour atténuer la crise de logement ?
Enfin le syndicat souhaiterait bien que son excellence ordonne l’ouverture de négociation, l’annulation de ces affectations abusives tout comme la levée de la suspension de salaires de ces professeurs victimes, qui rentrent dans leur second mois de sit in bravant des conditions extrêmement difficiles pour attirer l’attention sur cette flagrante injustice.
Une telle mesure outre sa portée réparatrice mettra également fin à la privation de milliers d’élèves de leur droit aux cours.
C’est l’occasion de réitérer justement notre appel à tous les acteurs politiques et sociales à œuvrer dans ce sens .