La session ordinaire du bureau national de la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie, s’est ouverte ce jeudi 22 novembre courant au niveau du Centre de Formation pour la Promotion Féminine.

Cette session qui dure trois jours, est placée sous la présidence effective de M. Abdallahi Ould Mohamed Dit Nahah, Secrétaire Général de l’organisation et elle est destinée à débattre des rapports d’activités des différents départements et des dossiers urgents. L’objectif de cette rencontre est de faire un état des lieux de l’organisation, d’évoquer la situation sociale et économique du pays, ainsi que de dresser les perspectives pour l’année 2013.

Dans un mot prononcé pour la circonstance, le Secrétaire Général de la CGTM a fait un tour d'horizon des questions qui préoccupent l'organisation syndicale. C'est ainsi qu'il a révélé que la situation sociale est, actuellement, marquée par une crise aiguë qui a eu, pour conséquences, la détérioration du pouvoir d’achat du fait de la stagnation des salaires et la hausse continue des prix des denrées de première nécessité.

Il a indiqué que cette situation est caractérisée par un recul de plusieurs secteurs d’activité et que seul le secteur minier connait une certaine expansion en raison de plusieurs facteurs notamment la demande sur le marché international. Il a aussi rappelé que le gouvernement et le patronat n’ont donné aucune suite à la plateforme revendicative formulée par la CGTM et qui a conduit à la journée de grève générale du 26 juillet 2011.

Il estime que c’est un message de mépris et de défi que le gouvernement lance aux travailleurs et une réponse appropriée doit être apportée à cette attitude. Pour lui, seule une meilleure répartition des richesses de pays peut assurer l'apaisement du climat social tendu qui prévaut actuellement. Le SG a en outre précisé que cette session du bureau national se prononcera aussi sur la forte tension politique qui pénalise la situation et l’avenir de ce pays.

Une tension qui s’est accrue récemment avec les événements du 13 octobre dernier où le Président de la République a été atteint grièvement par des tirs dont la lumière n’a jamais été faite. Nahah a évoqué l’interpellation faite par le Président de l’Assemblée Nationale, qui a saisi toutes les organisations de la société civile pour une initiative de sortie de crise politique que le pays traverse.

Il a estimé que le bureau national doit donner une suite quant à l’implication de l’organisation dans cette initiative. D'autant plus que l’organisation syndicale a aussi été saisie par une initiative de la Coordination de l’Opposition Démocratique pour des concertations nationales entre tous les acteurs rappelant au passage que l’indépendance de l’organisation ne veut pas dire indifférence.

Le Secrétaire Général a parlé de la situation régionale marquée par la crise sécuritaire et institutionnelle qui sévit au Mali avec les appels incessants en faveur d’une intervention militaire au nord de ce pays, ce qui risque d’avoir des conséquences douloureuses sur la Mauritanie. Pour lui, l’organisation a déjà exprimé son point de vue relatif à son attachement à l’intégrité territoriale du Mali et son rejet de toute partition de ce pays et du coup d’état militaire. Ould Nahah a parlé aussi de la récente et énième agression israélienne contre le peuple gazouis, qui ne réclame que la liberté.

Sur le plan mondial, il a souligné que la situation est profondément marquée par la crise financière et économique dont les répercussions touchent particulièrement les travailleurs et leurs emplois. Une situation qui continue de faire des ravages avec les menaces de faillite de certains pays européens. Il a reconnu que les 18 derniers mois ont été marqués par de nombreux mouvements sociaux qui ont ébranlé plusieurs secteurs.

Enfin, il a rendu un vibrant hommage aux camarades disparus notamment feu Biri N’diaye, membre du Bureau National de la CGTM et chargé des relations extérieures au niveau du SNES sans oublier le camarade Mohamed Ould Mechdhoufi, employé dans la société MCM, décédé suite aux tortures subies de la part des éléments de la gardes nationale lors de la violente répression qui s’est abattue sur une manifestation pacifique des travailleurs de la MCM à Akjoujt au mois de juin dernier.

Face à toutes ces questions, le bureau national de la CGTM, est appelé à se prononcer pour maintenir son statut de leadership syndical. A l’issue de cette présente session, les participants prendront une position par rapport à la situation économique et sociale dramatique vécue par les populations du pays, les travailleurs en particulier ainsi que sur les nombreux autres points soulevés.