14:40
Des centaines de travailleurs de Translog, mis injustement sur le carreau.
La société chinoise Translog, chargée de l’exécution des travaux d'extension du port autonome de Nouakchott, vient une nouvelle fois de confirmer son mépris et son indifférence manifeste à l’égard des droits des travailleurs.
En effet, cette société a procédé à une compression illégale de plusieurs centaines de travailleurs, sans respect des dispositions législatives, réglementaires et conventionnelles en vigueur. Actuellement, les travailleurs victimes de cette mesure injuste et arbitraire ont décidé de recourir à tous les moyens légaux afin d’être rétablis dans leurs droits.
C’est la raison pour laquelle, ils ont saisi leur organisation syndicale, la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie, qui a décidé de tout mettre en œuvre pour que cette injustice soit levée.
Il faut préciser que ces travailleurs évoluaient dans des conditions particulièrement difficiles. Ils travaillaient 12h par jours souvent plus, sans repos hebdomadaires ni annuel, la plupart d’entre eux ne bénéficient pas des prestations de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Sans compter les salaires de misère qui leur sont versés à chaque fin du mois et ne servant même pas à couvrir leurs besoins vitaux.
A cette situation professionnelle désastreuse, s’ajoute également le fait que toute revendication ou réclamation émanant d’un travailleur, est synonyme de licenciement sans autre forme de procès.
Par ailleurs, cette compression s’est déroulée dans des conditions obscures et illégales. Car aucun critère objectif n’a été retenu pour procéder à cette opération qui s’apparente plutôt à un règlement de compte savamment orchestré par la direction de cette société chinoise.
Cette opération a visé essentiellement les travailleurs adhérents à la CGTM, qui subitement sont devenus indésirables en raison des actions qu’ils avaient initiées et ayant conduites à la satisfaction de plusieurs revendications socioprofessionnelles.
Notons que cette mesure a été prise en violation flagrante des dispositions des articles 56 du Code du Travail mauritanien et 30 de la Convention Collective en ce sens que les critères qui y sont édictés n’ont pas été pris en considération.
D’autre part, il faut aussi indiquer que les représentants du personnel n’ont même pas été informés ni consultés dans cette prise de décision tel que stipulé dans les dispositions des articles 30 de la Convention Collective et 57 de la loi 017/2004 portant Code du Travail. Ces délégués du personnel qui sont tous de la CGTM, ont été d’ailleurs impliqués dans cette mesure qui a touché bon nombre d’entre eux. Ces travailleurs ont fait l’objet de cette décision de la part de cette société qui visiblement se plait à enfreindre délibérément les lois du pays.
Ladite compression a été opérée de manière unilatérale par la direction de la société et sans le consentement de la section syndicale. Ces licenciements massifs interviennent dans une conjoncture économique et sociale difficile caractérisée par un taux de chômage toujours élevé, la détérioration croissante du pouvoir d’achat des populations…
En attendant une réponse favorable à leurs doléances socioprofessionnelles légitimes, ces travailleurs, dont pour certains, l'âge ne permet plus d'être recrutés ailleurs, reconnaissent que cette mesure abusive décidée par la direction de la société, s'inscrit dans une optique de jeter tous les travailleurs de la société adhérents à la CGTM, dans la rue car elle n’a toujours pas digéré l’entrée de cette organisation syndicale au sein de cet établissement.